L'année universitaire démarre avec des perturbations La ritournelle des crises qui paralysent à chaque rentrée l'université de Béjaïa s'est encore une fois invitée à l'université Abderrahmane-Mira de Béjaïa. Le bras de fer qui oppose les enseignants de cette faculté à l'administration du rectorat quant à son transfert vers le nouveau campus d'Amizour, prend une ampleur importante. La délocalisation de la faculté des sciences exactes du campus Targa Ouzemour vers le nouveau campus d'Amizour a commencé dès son annonce à susciter la réprobation des enseignants. Ces derniers ont d'abord entrepris de geler les examens de rattrapage. Opérationnelle depuis sa création au niveau de l'ancien campus de Targa Ouzemour, la faculté des sciences exactes était, aux yeux des décideurs, celle qui convient le plus au nouveau campus construit à Amizour, une localité distante de 17 km de la ville de Béjaïa. Mais les enseignants ne l'ont pas vu du même oeil, arguant que ce nouveau campus n'est pas équipé de matériels destinés aux étudiants de sciences exactes. Le centre de calcul et le laboratoire pédagogique pour les étudiants en mastère professionnel sont les deux infrastructures, dont le nouveau campus est dépourvu et c'est sur la base de ces arguments que les enseignants se sont appuyés pour justifier leur opposition à cette délocalisation, estimant par la même occasion que le nouveau campus d'Amizour a été, initialement, destiné pour abriter la faculté de droit. Après le refus des enseignants de cette dernière faculté, le rectorat s'est rabattu sur notre faculté, ajoutent les protestataires à l'intérieur du campus Targa Ouzemour. Pour sa part, le recteur de l'université de Béjaïa indiquait que le nouveau campus ne peut pas contenir à lui seul la faculté des lettres eu égard au nombre important des étudiants. La tension s'est exacerbée ces derniers jours à la faveur d'une décision coercitive entre le doyen de la faculté et deux chefs de département accusés d'avoir soutenu la position des enseignants. Ils ont été tout simplement limogés. Cela a suffi pour mettre le feu aux poudres. Les enseignants et travailleurs ont exprimé leur soutien aux trois responsables écartés et espèrent que cette mise à l'écart par la direction de l'université ne durera que le temps de dépasser cette crise. «Alors que les autres facultés aborderont la nouvelle rentrée dans la joie des retrouvailles, nous l'abordons par décision unilatérale de déportation vers un campus pensé et réalisé pour une faculté de droit et la mise à l'écart au cours de la seconde semaine de la rentrée, d'un staff administratif des plus performants de l'université de Béjaïa de l'aveu même de l'ancienne et nouvelle direction», écrit le collectif sur sa page Facebook. Les enseignants et les étudiants s'opposent également à la nomination express d'un docteur connu pour sa position affichée pour la déportation de la faculté. Au cours d'une assemblée générale, les enseignants «ont signifié leur refus catégorique de collaborer avec la nouvelle équipe installée en plein conflit» et regrettent «la position affichée par la direction qui ne servira nullement l'intérêt d'une faculté connue et reconnue sur le territoire national et à l'international par ses performances, sa production scientifique et la qualité de ses pédagogues». Par conséquent, un piquet de protestation se tient au quotidien devant notre faculté à Targua Ouzemmour. La faculté des sciences exactes de l'université de Béjaïa compte près de 4000 étudiants et 250 doctorants chercheurs. Un bras de fer qui aura certainement d'autres conséquences sur le cursus des étudiants, déjà malmené l'an dernier. Une année qui a connue un mouvement de protestation qui a duré presque cinq mois..