Les premiers à monter au créneau pour protester contre une telle décision étaient les enseignants, soutenus par les travailleurs des corps communs de la faculté. Ils étaient des centaines d'étudiants de la faculté des sciences exactes du campus Targa Ouzemour à avoir investi, avant-hier, les rues de la ville de Béjaïa. Une action durant laquelle ils ont réitéré leur refus de "la délocalisation" de leur faculté du campus de Targa Ouzemour vers le nouveau campus d'Amizour. Les étudiants ont battu le pavé à partir du campus de Targa Ouzemour jusqu'au siège de la wilaya. Une marche de protestation à laquelle ont pris part leurs enseignants. "Gestion douteuse : Savoir à la morgue", "FSE restera à Targa Ouzemour bec et ongles", "On veut un recteur pas un dictateur", "Pour une gestion démocratique de l'université" sont autant de slogans transcrits sur des banderoles brandies par les étudiants. À leur arrivée devant le siège de la wilaya, ils ont improvisé une prise de parole. "Nous ne voulons pas le transfert de notre faculté, non pas pour cause de l'éloignement mais au motif de l'absence d'équipements", tient à préciser un intervenant. Pour un autre étudiant, "c'est un campus conçu initialement pour recevoir la faculté de droit et converti en faculté des sciences exactes. Il est au stade de chantier et ils veulent accélérer la cadence des travaux. On ne veut pas d'un travail bâclé". Un enseignant soutient que "le campus d'Amizour est dépourvu d'un labo pour les travaux pratiques de physique et de chimie. En outre, on ne peut dissocier la faculté des sciences exactes de celle de technologie". Il y a lieu de rappeler que la décision du transfert de la faculté des sciences exactes de Targa Ouzemour vers le campus d'Amizour a été prise le 27 juillet dernier par le conseil d'administration. Les premiers à monter au créneau pour protester contre une telle décision étaient les enseignants, soutenus par les travailleurs des corps communs de la faculté. Le collectif des enseignants a ainsi lancé une pétition à l'adresse des responsables, l'administration rectorale, dans laquelle il fait savoir au recteur sa décision de boycotter les examens de rattrapage. Une journée de protestation a même été organisée devant le rectorat et soutenue par les travailleurs des corps communs et les étudiants. Depuis la rentrée universitaire, la contestation commune des enseignants, des travailleurs des corps communs et des étudiants s'est confinée dans l'enceinte du campus Targa Ouzemour avant d'être portée, hier, dans la rue. Comment évoluera la situation ? L'avenir nous le dira. L. O.