La générale de la pièce théâtrale «El Hob El Mafkoud»- l'Amour perdu- produite par le théâtre national d'Alger (TNA), sera présentée, ce jeudi, sur les planches du TRC. La participation du TNA à l'événement, Constantine, capitale de la culture, se fera à travers deux pièces théâtrales et une œuvre chorégraphique, a déclaré, son chargé de communication, A.Fethannour, lors d'une conférence de presse, tenue, hier au TRC. La pièce replonge le spectateur dans l'an 203 avant J. -C. C'est un bond dans l'histoire qui renvoie à la troisième guerre punique, mettant en scène Massinissa… «Massanssa», tient à rectifier l'auteur du texte, Abdelkrim Ghribi, pour remettre les choses à leur place dans une histoire écrite par le vainqueur. Le thème est devenu un classique et rien que dans la manifestation de Constantine, il reviendra huit fois à travers des productions de différentes troupes. «Une histoire revisitée» ? Non, rétorque M. Ghribi pour lequel… «… les personnages de l'histoire sont venus nous visiter, je les ai destitués de leurs statuts pour faire ressortir les êtres humains qu'ils étaient et sonder leurs réactions en tant que tels». C'est en fait une série de questionnements qui interpelle le spectateur. L'histoire, n'est-elle pas un éternel recommencement? Des situations survenues, il y a des centaines d'années, n'avaient-t-elles pas quelques similitudes avec certaines contemporaines ? Le conférencier acquiesce. L'«Amour perdu» est une allusion à la perte de repères, d'acquis, d'aura et d'histoire et de beaucoup d'autres choses. «N'avons-nous pas perdu El Andalous, l'Afrique du Nord, la Palestine, l'Irak…etc», rappellera l'auteur qui illustrera cette nostalgie du temps passé, par une période charnière de l'histoire de l'Afrique du Nord, et de faire le parallèle entre deux royaumes ennemis de l'époque, la Numidie et Carthage. Hier, sur les planches du TRC, l'heure était aux répétitions et au réglage des aspects techniques, dont les lumières et le son. La pièce qui dure 1 h 30 mn est portée par seize jeunes comédiens. Elle s'inscrit dans le cadre d'une résidence de création, menée par Ahmed Benaïssa. «C'est un travail collectif assuré par une équipe de jeunes qui y trouve l'opportunité d'apprendre et de développer les vocations dans un cadre professionnel». Le metteur en scène, Ahmed Benaïssa, se trouvant actuellement en France, sera absent lors de la présentation de sa pièce «En raison de ses engagements professionnels, pris de longue date», s'excusera l'assistant-réalisateur, Ali Abdoun. Le public constantinois est ainsi invité à aller voir «El Hob El Mafkoud». Une fresque historique qui va certainement soulever les passions et les questionnements car, hier comme aujourd'hui, les intrigues et les batailles pour le pouvoir, n'ont pas du tout changé.