Plus de dix ans après avoir «remboursé» par anticipation la dette extérieure, l'Algérie s'apprête déjà à avoir recours à des prêts extérieurs pour financer les grands projets d'investissement publics. C'est ce qu'a laissé entendre, hier, le ministre du Commerce, Bakhti Belaïb. Le responsable gouvernemental – qui s'est exprimé lorsqu'il a reçu, en compagnie de son homologue de l'Habitat, le responsable chinois chargé de la Coopération Sud-Sud – a indiqué que cette demande est une «exception que compte faire l'Algérie compte tenu des faibles taux d'intérêt appliqués par la Chine et de la qualité des relations entre les deux pays». Pour se donner une marge de manœuvre, le ministre du Commerce a précisé qu'aucun détail n'est encore précis sur le sujet. «Les discussions sont actuellement en cours avec la partie chinoise», précise Bakhti Belaïb. Ce dernier est probablement conscient qu'il vient de casser là un tabou. Puisque dès son arrivée à la tête de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika a fait du remboursement de la dette son cheval de bataille. Le pouvoir aime même brandir cette option comme la baguette magique qui sauvera le pays de la dégringolade. Mais la chute des prix du pétrole ne donne pas beaucoup de choix au gouvernement et le recours à l'endettement extérieur semble être indiscutable.Pour l'instant, la dette extérieure de l'Algérie s'élève à un peu plus de 3 milliards de dollars. Elle est constituée essentiellement de prêts commandés par des entreprises nationales, à l'image de Sonatrach et Sonelgaz.