Une fois ce préalable levé, il faudra obtenir le feu vert de l'Allemagne et de l'Italie. C'est confirmé. L'accord de la Russie constitue un préalable au feu vert du club de Paris pour le remboursement d'une portion de la dette extérieure algérienne par anticipation, a-t-on appris de source sûre. Moscou étant membre de cette enceinte financière internationale, spécialisée dans le traitement des dettes extérieures, partie crédits bilatéraux ou crédits commerciaux garantis et dont la décision est prise par consensus, a subordonné l'examen du dossier algérien à une solution bilatérale entre Alger et Moscou relative au remboursement de la dette algérienne dite spéciale contractée à l'égard de la Russie. Les négociations sont en cours entre les deux pays. Alger veut un traitement similaire à celui accordé par Moscou à la Syrie, en un mot un effacement d'une partie de cette dette. En contrepartie, l'Algérie pourrait accélérer l'achat d'avions militaires russes, affirment d'autres sources. Ces tractations expliquent pourquoi aucune opération de remboursement de la dette extérieure par anticipation n'a pu être menée dans le cadre du club de Paris. Ce qui complique les choses, c'est qu'il faut l'accord de tous les pays membres de cette enceinte pour pouvoir enclencher le processus. Autre confirmation : l'Algérie a effectivement déposé sa demande au Club de Paris, pour, précise la même source, rembourser par anticipation sa dette la plus onéreuse. Un premier préalable. La dette la plus chère est celle contractée auprès de l'Italie et de l'Allemagne. Une fois surmonté l'écueil russe, il s'agit d'obtenir le feu vert de Rome et de Berlin. L'ambassadeur d'Italie à Alger vient d'afficher la position de son pays. Rome ne s'y opposera pas pourvu que la règle du consensus soit respectée. La position de l'Allemagne semble beaucoup plus ambiguë. Le chancelier Shroëder, de passage à Alger, dans une réponse peu claire, a soutenu que l'Algérie étant un pays riche, n'avait pas besoin d'un tel allégement, confondant sans doute entre la conversion de dette en investissements et le remboursement de la dette par anticipation. Devant de telles tergiversations et la complexité du processus, l'Algérie a commencé par des opérations de remboursement par anticipation de crédits multilatéraux contractés auprès de la Banque africaine de développement et des prêts de l'Arabie Saoudite pour un montant de 1milliard de dollars. De telles opérations sont, du reste, encouragées par le fonds monétaire international. Une économie de 1 milliard de dollars par an Quel est l'intéret, en somme, du remboursement de la dette par anticipation ? L'Algérie y économiserait annuellement 1 milliard de dollars, car il est plus avantageux de payer sa dette, surtout la plus chère à partir de ses réserves de change que de placer ce matelas à l'étranger, du fait de la baisse des taux d'intérêt sur les marchés internationaux, en particulier de ceux des bons du Trésor américains ou des banques internationales classées AAA. De surcroît, le volume de la dette extérieure diminue. Son service annuel va tendre à la baisse, dégageant ainsi des ressources en devises pour des projets de développement. Par ailleurs, pourquoi les efforts doivent tendre vers l'accord du Club de Paris ? Tout simplement parce que son feu vert permettrait de se désendetter pour de gros montants, entre 7 et 10 milliards de dollars Us. La dette extérieure algérienne, remboursée grâce aux paiements par anticipation, déboursés à partir des réserves de change du pays, deviendrait insignifiante. Conversion de dette retardée pour des raisons techniques La même source a indiqué que l'extension de 10 à 30% de la dette éligible, pour la conversion de la dette algérienne en investissements, qui sera accordée également par le Club de Paris, est retardée pour des raisons techniques. Elle concerne au premier chef les conversions qui seront accordées par la France, l'Espagne et l'Italie. Sur ce plan, l'Algérie compte, outre, une politique d'endettement très prudente et les opérations de remboursement par anticipation, sur les conversions de dettes élargies pour se désendetter de façon significative, en vue de pouvoir par la suite financer aisément son développement et mieux résister aux éventuels chocs extérieurs. N. Ryad