Les résidents de la coopérative El Moustakbal à Dély Ibrahim rencontrent, depuis un certain temps, un gros problème : ils ne savent plus où jeter leurs ordures ménagères. La raison est que pas un seul bac à ordures n'a été prévu par les services de la voirie relevant soit de la commune soit de la daïra, dans un lieu où pourtant existe aujourd'hui une forte concentration de population. Les habitants de cette coopérative essayent donc de résoudre, chacun à sa manière, cet épineux problème, en recourant à la débrouille : déposer clandestinement à la tombée de la nuit leurs « sachets » dans les dépotoirs des cités voisines, mais cette solution a paru très vite aléatoire, puisque de partout on leur a refusé d'approcher les bacs en plastic sous prétexte qu'ils sont déjà suffisamment saturés avec les ordures déversées au quartier. Du coup, les résidants de la coopérative El Moustakbal se sont retrouvés devant un véritable dilemme. « Mais où doit-on jeter nos ordures ménagères ? », nous dit une habitante de la cité, visiblement désemparée. « Nous sommes des citoyens comme les autres, pourquoi donc nous force-t-on à cette situation pour le moins incongrue. A l'heure où les questions d'hygiène se posent gravement dans la capitale, faut-il étendre le phénomène en allant déposer n'importe où les sachets de détritus ? Veut-on nous pousser à cet incivisme dénoncé par tout le monde ? » La colère monte, mais pas d'écho de la part des responsables communaux. Qu'attendent ces derniers pour réagir ? Installer des bacs à ordures dans un endroit accessible à tous n'est quand même pas une gageure infranchissable. Au demeurant, l'APC de Dély Ibrahim, dont dépend la coopérative El Moustakbal, semble avoir pris ses distances avec cette cité qui ne cesse de grandir avec ses habitations et ses commerces environnants. « Nous avons l'impression d'être abandonnés par l'exécutif communal », nous dit un résidant. En plus du problème des ordures, il évoque le laxisme communal concernant le non-respect des normes urbanistiques, voire la complaisance qui a permis à de nombreux habitants de « monter » leurs maisons comme bon leur semble sans aucun respect des cahiers de charge. Il parle aussi des voies d'accès intérieures de la coopérative qui attendent toujours d'être goudronnées, malgré les promesses d'une participation de la commune. Il cite, également, l'utilisation abusive des parties communes sans que l'APC n'intervienne pour mettre un holà à cette forme d'appropriation. On le voit, à El Moustakbal, ce ne sont pas les problèmes qui manquent. Mais des problèmes qui peuvent facilement être réglés si le maire et ses collaborateurs daignent leur accorder une attention à la mesure des attentes nourries par les résidents.