Les étudiants étrangers s'organisent contre la bureaucratie et dénoncent le manque d'hygiène dans les cités U. L'université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou, qui compte un total de 50 000 étudiants, accueille 800 étrangers issus de 30 pays africains. Ces derniers activent au sein de la Communauté des étudiants étrangers de Tizi Ouzou (CEETO), une association qui regroupe l'ensemble des étudiants et des stagiaires étrangers essentiellement d'origine africaine qui poursuivent leurs études à Tizi Ouzou. Créée dans les années 1980, elle organise des activités culturelles, sportives et scientifiques pour des étudiants qui poursuivent des études essentiellement en économie, langues, technologie et sciences. Ils viennent des quatre coins du continent, de pays anglophones comme le Nigeria et le Ghana, ou de pays francophones comme le Cameroun ou la Côte d'Ivoire. Le président de cette organisation, le Ghanéen Kuagbedzi Nelson, dira : «La CEETO a pour but l'entraide et l'unité, la facilitation de l'intégration, la promotion des manifestations académiques, culturelles et sportives en vue de l'épanouissement intellectuel, culturel et sportif des membres.» Outre ces objectifs, les étudiants de ces pays subsahariens se sont regroupés pour défendre leurs intérêts, car jusqu'à présent leur association n'est pas agréée. Le secrétaire général de la CEETO, Coulibaly Sadio Seydou, expose les difficultés auxquelles ils font face : «Il est difficile de pouvoir s'exprimer comme on le voudrait sans agrément. Cependant, nous avons entamé les démarches nécessaires dans ce sens depuis l'année passée et nous pouvons dire que c'est en bonne voie. Aussi, nous rencontrons des problèmes administratifs au niveau des structures d'études et des directions des œuvres universitaires, surtout par rapport à l'accueil des nouveaux étudiants qui est devenu un véritable calvaire ces dernières années. Les conditions d'hébergement et de restauration au niveau des résidences universitaires sont aussi lamentables. Les chambres ne sont pas chauffées et l'hygiène manque. Parfois, les agents nous manquent de respect.» La CEETO arrive tant bien que mal à activer grâce à de modestes budgets : cotisations des membres, dons, subventions et quêtes. Le 24 octobre prochain, ces étudiants organiseront une cérémonie de remise de diplômes «pour permettre aux étudiants et stagiaires en fin de cycle de bien savourer le fruit de leurs efforts, d'immortaliser ces moments avec les félicitations de leurs camarades et des officiels». Cette rencontre sera l'opportunité de lancer la réflexion sur le thème du «Monde du travail, ce que je dois savoir».