La coutumière flambée des prix des fruits et légumes s'installe à l'orée du mois de Ramadhan. Les assurances des pouvoirs publics, quant à la disponibilité des produits de large consommation (légumes, fruits,…) n'ont pas influé sur la mercuriale des prix qui ne cessent de grimper à l'approche du mois sacré. Après la saignée de la rentrée scolaire, les familles à maigre pécule en subiront certainement une autre durant ce mois, considéré comme mois de « rahma » et de fraternité. Encore une fois, la question de la régulation des marchés se pose avec acuité, d'autant plus que les prix des produits alimentaires ne sont pas soumis à la loi de l'offre et de la demande. Sans raison aucune, les prix affichés dans les marchés de la capitale ces derniers jours donnent le vertige. L'exemple nous vient de la pomme de terre, dont le prix ne cesse de grimper. Une virée dans les marchés de fruits et légumes de certains quartiers d'Alger nous renseigne sur les prix de ce produit, cédée en détail à 45 DA/kg. Au Carrefour de Hussein Dey, qui a été pris d'assaut hier par un nombre impressionnant de familles, les prix des fruits et légumes étaient exorbitants. Les visiteurs, venus dans l'espoir de s'approvisionner en produits leur permettant d'entamer le jeûne dans la tranquillité, étaient choqués à la vue des tarifs de certains produits et sont repartis bredouilles. « Les prix pratiqués dans les petits marchés de nos quartiers sont plus abordables qu'ici », commente un père de famille qui s'apprêtait à ressortir, le couffin vide. La tomate, cédée il y a quelques jours à peine à 15 DA, se vend désormais dans ce Carrefour à 58 DA. La carotte, le haricot vert et la courgette sont cédés successivement à 45, 90 et 50 DA. D'aucuns expliquent cette hausse par la forte demande sur ces produits à la veille du mois de Ramadhan. Or il y a quelques semaines, le ministère de l'Agriculture et du Développement rural parlait d'un excédent de production en 2005, notamment en pomme de terre. En conséquence, rien n'indique que l'offre est en deçà de la demande. Autrement dit, il n'y aurait aucune raison pour que les prix grimpent. Cependant, comme à l'accoutumée, séduits par le gain facile, les marchands d'occasion alimentent la spéculation. Certains commerçants n'hésitent pas à recourir à des pratiques néfastes visant à jouer sur les prix à cette occasion. Pourtant, en vue de faire face à ces pratiques, le ministère du Commerce a pris des mesures, au titre du programme élaboré pour le mois de Ramadhan, à l'effet de contrôler les lieux de stockage, lutter contre le commerce parallèle et contraindre les commerçants à afficher les prix des produits exposés à la vente. Cependant, sur le terrain il n'en est rien. Des pseudo-commerçants squattent les marchés et les trottoirs et s'érigent en maîtres des lieux. En sus de l'augmentation des prix, le consommateur est également menacé par le manque d'hygiène alimentaire.