Après une garde à vue de 24 heures dans les locaux du commissariat central de Tlemcen, la jeune activiste a passé toute une journée sans nourriture dans les couloirs du tribunal avant d'être mise sous contrôle judiciaire par le juge d'instruction. La militante des droits de l'homme, Zoulikha Belarbi, a été placée, hier, sous contrôle judiciaire par le juge instructeur du tribunal de première instance de Tlemcen, après une garde à vue de 24 heures dans les locaux de la sûreté de la wilaya. Sitôt sortie de chez le magistrat, elle nous a déclaré à chaud et en exclusivité : «La justice me poursuit pour diffamation et atteinte aux symboles de l'Etat. C'est tout simplement incroyable. Ce n'est pas cela qui va me détourner de mon noble combat pour les droits humains.» La jeune activiste, très fatiguée, qui dit n'avoir pas ingurgité une goutte d'eau depuis 24 heures, nous confie : «J'ai été traitée comme une terroriste. Le domicile parental a été fouillé de fond en comble par les services de sécurité, mon ordinateur et mon téléphone portable ainsi que ma carte sim m'ont été confisqués.» Et d'ajouter, nullement affectée par sa condamnation : «Je n'ai pas peur, je continuerai à lutter avec mes pairs pour une Algérie libre et indépendante !» L'objet de l'accusation est une caricature représentant le chef de l'Etat dans un accoutrement de roi, entouré de Abdelmalek Sellal, Amar Ghoul, Amar Saadani et Saïd Bouteflika ; un dessin que Zoulikha Belarbi a publié sur sa page facebook. Hammoudi Faleh, président du bureau de wilaya de Tlemcen de la Ligue de défense des droits de l'homme, très en colère, a affirmé : «Mettre une jeune fille en garde à vue, puis la condamner à un contrôle judiciaire, c'est vouloir tuer sa jeunesse, ses idéaux… Nous connaissons ces méthodes qui consistent à nous faire fléchir. Mais les harcèlements judiciaires, de quelque nature qu'ils soient, ne viendront pas à bout de nos convictions qui sont la liberté d'expression et la liberté de penser. Nos martyrs ne se sont pas sacrifiés pour rien. Nous ne nous tairons pas !»