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Le Coran VS les canons de Bonaparte
Conférence au centre diocésain sur les études coraniques
Publié dans El Watan le 01 - 11 - 2015

Même nous, nous n'aurions pas osé vous inviter à tenir une telle conférence», commentaient des responsables de l'Institut français d'Alger.
Jeudi, Aouel Moharem (Nouvel an de l'hégire), devant un public fort réduit -en tout point incomparable avec celui des vendredis, heure de prière-, le chercheur universitaire marocain, directeur adjoint de la Fondation du Roi Abdul-Aziz de Casablanca, s'est attaqué à ce vaste champ des études coraniques et tout spécialement à l'apport de l'islamologie maghrébine qui se distingue «par la production, dans ses marges, d'une islamologie moderne».
Dans son exposé, Janjar s'appuiera sur trois figures maghrébines dont «l'œuvre s'est imposée au-delà du monde arabe», celles de Mohamed Arkoun (Algérie), Mohamed Abed Al-Jabri (Maroc) et Abdelmajid Charfi (Tunisie).
Pour illustrer la place du Coran dans la conscience des musulmans contemporains, l'anthropologue fait un bond à l'an 1798, au 22 décembre plus exactement, en Egypte, pour rapporter ces joutes verbales entre Napoléon Bonaparte et le Cheikh Sadate dont le pays vient de faire les frais d'une expédition.
Cette expédition qualifiée de «moment historique important» dès lors que les musulmans découvriront, des siècles après les croisades, l'Occident. Napoléon a été convié à un dîner chez Cheikh Sadate, haut dignitaire de l'université d'Al Azhar. Il y avait toute l'élite d'Al Azhar, soit l'élite, la conscience de la Oumma.
Napoléon, enfant des Lumières, connaisseur du Nouveau monde, de la réforme protestante, industrielle, de la Révolution française, connaissant l'histoire de l'islam pour avoir eu accès aux travaux des Orientalistes, s'adresse au Cheikh d'Al Azhar en lui disant : «Pourquoi les Arabes, qui avaient cultivé au temps des Califes les arts et les sciences sont aujourd'hui dans une profonde ignorance ?» Cheikh Sadate répondit : «Il leur reste le Coran qui renferme toutes les connaissances.» Le général rétorque : «(Le Coran) Enseigne-t-il à fondre le canon ?» (…).
En matière de renouvellement d'études coraniques, d'exégèses, de grilles d'interprétation, l'universitaire relève le paradoxe observé entre un monde musulman atteint de sclérose et «l'intérêt mondial» au Coran, «surtout depuis le 11 septembre». En Europe et en Amérique du Nord, résume-t-il, la recherche dans ce domaine est à un tournant majeur.
Le chercheur ose même qualifier cet intérêt de «grande révolution» en marche en Occident. «Tandis que dans le monde islamique où le texte coranique est plus accessible que jamais, non seulement l'approche historico-critique est encore méconnue au sein des établissements de l'enseignement supérieur, mais la production intellectuelle contemporaine semble en deçà des travaux exégétiques de la première moitié du XXe siècle avec les travaux de Mohamed Abduh, Mohamed Tahar Ben Achour (…)».
Mohamed Sghir Janjar note ainsi que si aujourd'hui l'accès au Coran s'est largement «démocratisé» dans le monde musulman grâce à l'alphabétisation, celle-ci n'a pas produit un effet d'appropriation du texte. «Cette ferveur religieuse, ces conflits d'interprétation (…) qu'on observe dans le monde musulman sont en rapport direct avec l'alphabétisation».
Contrairement à l'expérience de la réforme luthérienne, protestante, l'alphabétisation par le texte, regrette-t-il, n'a pas eu pour effet le développement des consciences, suscité des questionnements sur la genèse du texte ou une nouvelle façon de faire l'exégèse. «Au contraire, il y a eu un appauvrissement de l'appropriation du texte, une régression même par rapport aux études réalisées au 2e siècle de l'islam».
Exit les dimensions spirituelle, philosophique, le texte coranique est aujourd'hui otage d'un «usage instrumental, utilitariste, en voulant tout faire dire au Coran».
«Ce que nous savons aujourd'hui est une construction datant d'entre les 8e et 9e siècles (…) et c'est à cette époque que les lunettes avec lesquelles nous scrutons le texte ont été inventées». Pour les «littéralistes, poursuit-il, ce n'est pas le texte qui est sacré, mais les lunettes qui le sont».


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