Le taux de chômage sera ramené à 8% à l'horizon 2010. L'information a été communiquée par le ministre de l'Emploi et de la Solidarité nationale, Djamal Ould Abbas, lors de son passage hier au Forum de la Chaîne III de la radio nationale. « Les chiffres ont été confirmés par le bureau international du travail (BIT) et l'office national des statistique (ONS) », a affirmé le ministre. La population active actuelle, selon l'orateur, est de 9 950 000 personnes, dont 1 331 000 sont demandeurs d'emploi. Ce qui donnera un taux de chômage pour l'année 2006 de 13,34%. L'évolution de la population active prend, a-t-il ajouté, une courbe ascendante alors que le nombre des demandeurs d'emploi enregistre une décrue. Pour lui, d'ici à l'année 2010, la population active en Algérie sera de 11 089 000 personnes, alors que le nombre de personnes à la recherche d'emploi ne sera que de 885 000. De 30,7 % en 1999, le taux de chômage, communiqué officiellement, a baissé considérablement. Il a été de 15,9%, selon les chiffres communiqués par l'ONS en 2006. Cette estimation est plus plausible, d'autant que les prévisions en matière de création d'emplois sont encourageantes. Selon Djamal Ould Abbas, le lancement des grands chantiers tels que le projet l'autoroute Est-Ouest et le lancement des programmes (des Haut Plateaux et celui du Grand Sud) vont favoriser la baisse du chômage : le premier permettra de créer 501292 emplois et le second en créera aussi 139217. « Nous avons réalisé un exploit par rapport à l'année 1999 », s'est-il félicité. Toutefois, le ministre ne précise pas si le travail informel est inclus dans la comptabilité du taux de chômage. Le taux de travail informel est estimé, selon lui, à 40%. Le recul du taux de chômage, a-t-il précisé, est le fruit des nombreux dispositifs de l'emploi mis en place par son ministère, dont notamment les contrats préemploi (CPE) et les microcrédits et l'Ansej. Dans le cadre du CPE, le ministre a indiqué que l'Etat a pris en charge 140 000 jeunes ayant des diplômes universitaires depuis le lancement de ce dispositif. Cependant, les emplois créés dans ce cadre ne sont pas durables, d'autant que les contrats proposés aux jeunes ne sont renouvelables qu'une seule fois. Les chances de recrutement de ces jeunes sont minimes. En témoigne d'ailleurs les chiffres du ministre. « Sur les 140 000 jeunes, 15 à 20% de ceux employés par le secteur public étaient recrutés », a-t-il lancé. L'interlocuteur a annoncé également l'augmentation des salaires des jeunes universitaires ayant bénéficié de CPE. Une augmentation qui interviendra dans le cadre de la loi de finances 2007. Evoquant la question de l'indemnisation des victimes de terrorisme, M. Ould Abbas a affirmé que l'opération a commencé officiellement hier. Ainsi, plus de 2600 familles démunies, réparties sur 22 wilayas, « dont un parent était un terroriste », vont bénéficier d'une opération s'inscrivant dans le cadre de la mise en œuvre de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale. Une enveloppe budgétaire de 2 milliards de dinars va être débloquée au profit de ces familles. La question des disparus, a-t-il estimé, « n'existe plus ». « Tous les dossiers des disparus ont été traités. Il ne reste qu'une minorité qui refuse les indemnités », a-t-il ajouté, sans plus de précisions.