Divergences n Encore une fois, les taux de chômage sont au centre de la polémique. Celui de 15,3%, annoncé par l'ONS, est récusé par le ministère de l?Emploi qui, lui, maintient le taux de 13 %. «Sur le plan de la rigueur scientifique, le chiffre ne souffre aucune ambiguïté, toutefois, l?ONS durant son enquête a comptabilisé tous les chômeurs à travers le territoire national, alors que notre département ministériel n?a pas comptabilisé les chômeurs qui ne sont pas demandeurs d?emploi, comme le stipule l'Organisation internationale du travail.» C?est ainsi que le directeur général de l?emploi et de l?insertion au ministère de l?Emploi et de la Solidarité nationale, Saïd Anna, invité de la Chaîne III ce matin, a expliqué la différence entre le taux de chômage indiqué par l'Office national des statistiques et celui de son département ministériel. «Si l?ONS avait appliqué les consignes de l?OIT en élaborant son étude, nos chiffres auraient été similaires», insistera-t-il, rappelant que ce taux de 13% a été communiqué par le ministre de l?Emploi en février dernier. «Il a même été repris par le président de la République», affirme-t-il. La controverse autour du nombre de chômeurs en Algérie ne date pas d'aujourd'hui. En 2004, l'ONS avançait le taux de 17,7% alors qu'Ouyahia estimait que si «l'Algérie appliquait les bases de calcul en vigueur dans les pays de la région, le taux serait de 13%». Pour sa part, Djamal Ould Abbas affirmait que «les statistiques concernant ce phénomène ne sont pas toutes fiables parce qu'elles ne tiennent pas compte de l'informel qui fausse complètement les données». Les partis de l'opposition remettaient également en cause le taux de 17,7% de l'ONS et le revoient, non à la baisse pour ce qui les concerne, mais à la hausse, considérant qu'il est loin de refléter la réalité en arguant du caractère «temporaire et précaire des emplois créés ces dernières années». Enfin, concernant le Bureau international du travail, il estime que ce taux devrait se situer entre 12 et 14%, car selon lui, «l'ONS n'aurait pas pris en considération certains éléments», ce qui aurait eu pour effet de gonfler le taux. La question qui s'impose est : peut-on résoudre le problème du chômage si on n?en cerne pas avec précision les données ?