La non-désignation d'un wali en remplacement de Abdelouahab Nouri muté à Tlemcen demeure pour de nombreux Sétifiens énigmatique. Du côté de Aïn El Fouara, cet oubli délibéré ou non est différemment commenté. Les rumeurs concernant le nouveau numéro un de l'exécutif vont bon train. Selon certains initiés de la politique, l'« omission » de la Présidence, qui cherche une grosse pointure pour une aussi grande wilaya, n'en est pas une. Les Sétifiens attendent la nomination du futur wali devant relayer M. Nouri ayant, en matière de chantiers lancés, placé la barre haut, pour se prononcer sur ce point. A ce propos, le nom de l'ex-wali d'Oran appelé à d'autres fonctions revient le plus souvent. Ce dernier connaît bien Sétif où il a exercé dans les années 1980 en qualité de secrétaire général de wilaya. La venue de ce commis de l'Etat ayant fait un excellent travail au niveau de la capitale de l'Ouest est souhaitée par une frange de la population d'une wilaya en plein essor. Pour maintenir la cadence, la deuxième wilaya du pays en nombre d'habitants, ayant bénéficié ces dernières années de plus de 15 milliards de dinars engloutis dans divers projets d'utilité publique, a donc besoin d'une autre forte personnalité en mesure de répondre aux énormes besoins et aspirations de la population des 60 communes. Le commun des mortels n'arrive pas à expliquer la « sortie » de la Présidence. « La manière de procéder du président Bouteflika, qui n'a pour l'heure pas jugé utile de désigner un successeur à M. Nouri, m'intrigue. Et dire qu'il a, et à maintes reprises, cité Sétif comme exemple », nous confie Saâd B., un fonctionnaire à la retraite. Les propos et les sentiments de notre interlocuteur sont partagés par de nombreux citoyens interrogés. En outre, le dernier mouvement est resté en travers de la gorge de certains administrateurs de la wilaya demeurés en rade. « Les cadres de la wilaya qui ont prouvé sur le terrain méritent mieux que cette occultation », nous confie l'un d'eux.