Notre confrère, le journaliste Guillaume Barreau-Decherf, signant des critiques musicales sous la plume de Guillaume B. Decherf, au magazine Les Inrocks, un hebdomadaire culturel et généraliste, figure, malheureusement pour ses lecteurs et autres amateurs de bonne musique, parmi les 129 victimes des attentats perpétrés à Paris dont celui de la salle du Bataclan où il assistait parmi les 1500 personnes au concert du groupe américain Eagles of Death Metal, le vendredi 13 novembre 2015. Il avait 43 ans. En guise d'hommage, nous reproduisons la dernière critique écrite par Guillaume B. Decherf , le 28 octobre 2015, portant justement sur le dernier album d'Eagles of Death Metal intitulé Zipper down (Mercury - Universal ). Eagles Of Death Metal : Zipper down
Par Guillaume B. Decherf
Un septennat qu'on attendait des nouvelles des Eagles Of Death Metal ! C'est qu'à la batterie, Josh Homme, l'homme qui reste cool même en veste de chasse matelassée, est plus que busy avec la machine QOTSA. Quant à son compère chanteur et guitariste Jesse Hughes, il a eu fort à faire pour gérer une vie privée tendance grand 8. D'ailleurs Hughes, qui rappelle politiquement plus Johnny Ramone que Johnny Clegg, laisse parler la foudre – en bon fan d'armes à feu – pour trente-cinq minutes de rock'n'blues déjanté. Mais avec toujours un petit plus. Ainsi, Complexity a cet aspect bien léché qui évoquera le Don't Bring Me down d'ELO. Est-ce donc un hasard si Hughes vocalise aussi en français sur le couplet de I Love You All the Time, comme Jeff Lynne sur le tube d'ELO précité ? Sur I Got a Woman, ça siffle et tape des mains, tandis que Skin-Tight Boogie est tout en guitares vicieuses, serpentant entre talk-box, synthé vintage et chœurs féminins, en écho aux textes toujours axés sur le beau sexe. Revisitant Duran Duran en mode electro-stoner azimuté ou recyclant ouvertement des bribes d'anciens titres, le tandem a conçu Zipper downsans soucis annexes et mû par la seule envie de se faire plaisir. Plaisir partagé !