Partout au Tassili apparaissent, à ciel ouvert, des guerriers armés d'arcs, des femmes dansantes, des représentations animalières, des cérémonies rituelles. Ces derniers temps, des vandales détruisent peu à peu ces peintures rupestres millénaires et la population locale tire la sonnette d'alarme. Hafida Hadj Amer, sous-directrice de l'Office national du parc culturel du Tassili (Onpcta) d'Illizi, nous en parle. L'Office national du parc culturel du Tassili n'Ajjer a entamé un travail de sensibilisation colossal pour faire connaître le Tassili. Néanmoins, les sites subissent régulièrement des agressions et des dépravations de la part de certaines personnes malveillantes ? L'Office national du parc culturel du Tassili n'Ajjer (Onpcta) a, pour principal objectif, la préservation, la protection et la mise en valeur de ce patrimoine culturel. Nous avons mis en œuvre un immense programme de sensibilisation de proximité en collaboration avec les scolaires, les associations de la société civile, les locaux et la radio locale afin de mettre en exergue toutes les potentialités historiques et civilisationnelle dont renferme le parc du Tassili. Nos brigades mobiles sont toujours sur le terrain pour lutter contre toute forme d'atteinte aux biens culturels, mais vu la mutation socio-économique que connaît la région et face à l'incivisme des visiteurs et travailleurs de différentes entreprises de réalisation, qui ne connaissent pas la valeur de cet héritage inestimable de nos ancêtres, ces peintures rupestres sont en péril et devenues la cible de différentes actes de vandalisme. Elles sont recouvertes de graffitis, les noms de personnes et leurs villes sont clairement gravés sur les roches. Je lance un appel pressant à tous ceux et toutes celles qui viennent au Tassili dans le cadre du travail ou en visite touristique de prendre contact avec les différents services de l'Office à travers tout le parc pour une plus grande prise de conscience. Donc, selon vous, une coordination intersectorielle s'impose ? C'est ce qu'on a toujours demandé afin d'assurer une meilleure protection et des sites archéologiques et monuments historiques inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l'Humanité. Il faut bien comprendre que l'Office national du parc culturel du Tassili n'Ajjer n'est pas un obstacle pour développement local, au contraire, il est un acteur primordial pour le développement durable de la région. Un développement qui garantira à la population locale un avenir meilleur tout en préservant l'écosystème. Il suffit juste une collaboration intersectorielle efficiente dans tous les domaines pour une gestion rationnelle des ressources naturelles, mais surtout de protéger ce patrimoine touristique que recèle le parc culturel du Tassili qui s'étend, faut-il le rappeler, sur une superficie de 138 000 km2.