Deux-cents cinquante-cinq millions de dinars ont été réunis par la wilaya d'Alger pour financer cette année l'opération solidarité Ramadhan. 7% de plus que l'année dernière, fait remarquer Mme Mohamedi Faïrouz, directrice du comité solidarité d'Alger. 172 millions de dinars proviennent des assemblées communales, la wilaya soutient avec 77 millions, alors que le ministère de la Solidarité nationale offre « gracieusement » 5 millions. Cette corbeille est-elle suffisante pour le mois de Ramadhan ? « C'est assez suffisant », répond la directrice, « assez » en tous cas pour satisfaire le nombre de personnes attendues. « Le premier jour de Ramadhan, nous avons servi 17 800 repas dans les 92 centres d'iftar. » Une quantité qui, d'après la directrice, « n'est pas loin des prévisions ». Ne voulant pas être en reste, « les menus » des restos de la Rahma ont l'ambition d'être variés. « Il est vrai, dira la coordinatrice, que leurs conceptions est à la discrétion des communes et des associations..., mais il n'empêche que par endroits, on a pu remarquer une volonté de varier les plats offerts. Des plats inhabituels comme le mesfouf, l'ham lahlou et autres », affirme la directrice, sont servis dans certains restaurants. Le nombre des couffins distribués est de 1040 le premier jour du carême. Est-ce suffisant ? Les services de solidarité tablaient pour ce jour de baptême sur la distribution de 48 000 couffins. On est assurément loin du compte. « Les couffins n'étaient pas encore disponibles », explique la directrice du comité de solidarité d'Alger. En plus des couffins, des aides financières sont offertes à des familles démunies. 7676 familles ont bénéficié d'allocations qui varient entre 2000 et 5000 DA. Le nombre réduit de familles bénéficiaires s'explique aux dires de la directrice par des impératifs liés à la disponibilité des crédits et de l'aisance financière des communes. Une famille démunie peut, d'après la responsable, prétendre à obtenir 2 à 3 fois cette allocation durant ce Ramadhan. Tout dépend, en fait, de la capacité financière des communes. Le nombre de familles ciblées par cette opération est de 83 765. Des familles considérées comme étant dans le besoin. Est-ce tout ce que la capitale compte comme démunis ? « Je ne peux pas me prononcer sur ça, ça relève de la direction de l'action sociale et d'autres organismes… », rétorque la coordinatrice du comité. « Néanmoins, dit-elle, il y a ceux qui ne se manifestent pas, par fierté, sans doute. » Des pauvres qui rechignent à aller s'inscrire aux APC sur les listes des personnes à assister et a subir l'enquête sociale, des corvées trop souvent insupportables à leurs yeux. Pour ceux-là, un dispositif spécial, le même mis en place l'année dernière, est opérationnel. Il consiste en la transmission aux Scouts musulmans, des listes des familles concernées et qui se chargeront d'aller les trouver dans leur incorruptible et silencieuse misère et leur distribuer à domicile le ratio alimentaire. En plus des kits distribués dans les communes, certaines d'entre elles ont mis en place le système des bons alimentaires, (curieux retour de l'histoire !!!) avec lequel les bénéficiaires peuvent se procurer au près du commerçant « conventionné » avec l'apc, les denrées alimentaires qui lui sont prodiguées. Les scouts ont reçu une subvention de 300 000 da, quant au Croissant-Rouge, ce sont 4 millions de dinars de reçus à titre de subvention par la wilaya pour cette opération. Le Croissant-Rouge dispose de neuf restaurants et table sur la distribution de 2700 repas par jour et 5000 kits alimentaires. La part du privé dans l'action solidaire ? « On ne peux pas l'estimer pour l'instant, mais relevons une tendance à la hausse », témoigne la coordinatrice, et d'ajouter qu'« ils sont nombreux les opérateurs économiques à se manifester, comme Cevital, Facto, Sonatrach... Les associations également, à l'exemple d'El Amel qui compte participer avec 600 kits alimentaires (…) » Aussi pour accueillir dans les bonnes conditions les dons des bienfaiteurs, la responsable compte sur les « 64 lieux de stockages qui sont mis à la disposition des donateurs à travers les Apc ». Les comités de solidarité locaux doivent, selon elle, poursuivre leur travail de sensibilisation et d'information en direction des donneurs. Pour ce qui est de l'apport du privé, la coordinatrice recense 27 restaurants privés, pratiquement les mêmes chaque année. Leur nombre va augmenter, augure la directrice. Ces restaurants servent en moyenne 200 repas et leur activité se maintiendra tout le mois de Ramadhan. La directrice fait toutefois le distinguo entre les restaurants privés qui louent leurs services aux communes durant le mois de Ramadhan et ceux qui prennent en charge par solidarité la restauration durant ce mois sacré. Sont également ouvertes par solidarité, 39 cantines scolaires, en plus des 28 restaurants relevants du public, de l'université et des institutions de l'Etat et entreprises, etc. Même le siège de la commune de La Casbah a été transformé en Meïdat Ramadhan.