Le front social est en pleine ébullition et les manifestations de mécontentement devant la dégradation continue des conditions de vie risquent de s'installer dans la durée. Ainsi, quelques jours seulement après le forcing de la population de Oued Slam, qui n'a pas hésité à assiéger le siège de l'APC pendant plus de trois heures pour revendiquer l'amélioration du cadre de vie, action qui a valu l'intervention musclée des forces de l'ordre pour redonner vie à la mairie, c'est au tour des populations d'El Matemar et de H'madena de manifester devant les sièges de leurs daïras respectives. Cette fois, les mécontents contestent les listes de logements sociaux et ruraux où des deux cotés l'on dénonce des attributions douteuses. A El Matemar, le chef de daïra a, lors de sa réception des représentants des citoyens, affirmé qu'une commission est déjà installée pour débusquer les éventuels intrus, il a aussi précisé que trois cas ont été écartés de la liste des bénéficiaires. Le même son de cloche est donné par son homologue de H'madena qui a promis aux protestataires l'installation d'une commission de suivi pour assainir la liste. Le dernier cri de détresse est venu de la commune de Médiona. Ainsi, les habitants de pas moins de 11 douars dont Bouheninache, Ouled Kadour, Labadine, Sidi Abdelkader, Sedadfa et Derablia, ont bloqué, hier, la circulation sur la RN 90 pour faire entendre leur souffrance. La détérioration de l'état des routes reliant leur douar au chef-lieu de la commune, le manque d'eau potable, l'absence d'éclairage public et du réseau d'assainissement sont les points forts réclamés par une population désormais hantée par les mesures d'austérité imposées pas le manque des budgets. «Ces défaillances ne datent pas d'aujourd'hui, nous les réclamions depuis des années, notamment pendant l'embellie financière, mais nous avons toujours été ignorés», a souligné un jeune de la région. Du côté de la daïra, l'on affirme que des correspondances dans ce sens ont été adressées aux différents services de la wilaya dans l'espoir de leur trouver des solutions. D'ici là, le citoyen est appelé à prendre son mal en patience.