Les changements opérés ces derniers jours à la tête de toutes les filiales de Sonatrach, essentiellement au niveau des celles qui assurent l'amont pétrolier et le forage, en l'occurrence l'Entreprise nationale des travaux aux puits (ENTP) et l'Entreprise nationale de forage (Enafor), sont effectués dans l'optique de booster le volume de la production afin de tenter tant bien que mal de remédier à la chute alarmante du prix du baril. La caractéristique technique du parcours des nouveaux patrons des deux filiales était déterminante pour leur choix. Ce sont les directeurs régionaux du forage à Alger et à Hassi Messaoud qui assureront dorénavant les commandes des deux compagnies de forage. Le principe de plus de technicité et de plus d'efficacité est adopté dans ces nouvelles orientations de la politique de la tutelle qui vient de renforcer la présence de ses cadres au niveau des filiales. Les filiales qui écrivaient jusque-là à la dictée de la tutelle vont désormais écrire directement à la plume de cette dernière. Les feuilles de route des nouveaux directeurs généraux contiennent des directives fermes concernant les formations techniques, la rationalisation des compétences et la gestion efficace du timing. L'estimation prévisionnelle des achats est aussi un important axe dans les nouvelles orientations de gestion desdites filiales. L'éradication des lenteurs bureaucratiques dans la procédure des appels d'offres et autres consultations est évoquée aussi comme obstacle à lever pour gagner du temps dans le choix des fournisseurs et prestataires. Sonatrach qui s'implique directement dans la gestion de l'amont pétrolier et particulièrement dans le forage pourrait-elle réaliser le miracle d'augmenter la production avec des infrastructures qui restent à renouveler, une législation de passation des marchés qui n'arrive pas à s'adapter aux nouvelles technologies d'information et de communication et un personnel foreur qui réclame des conditions de vie meilleures dans les chantiers ? Un pari difficile mais pas impossible. Pour pouvoir aspirer à la performance au standard international, une «révolution managériale» devrait être menée dans les différents segments du management des filiales.