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Spéculation et anarchie : La galère des locataires
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Publié dans El Watan le 21 - 12 - 2015

Le logement continue d'être la priorité des Algériens qui sont nombreux à recourir à un marché locatif totalement livré à la spéculation et à l'anarchie. Les prix exorbitants qui sont proposés aussi bien dans la capitale que dans certaines grandes villes du pays n'obéissent à aucune norme ni règlement. Des défaillances criantes de l'Etat jettent ainsi une large catégorie de la population, désarmée, dans les bras de zélés spéculateurs.
Les prix des locations jouent au yoyo. Toujours excessifs, ils augmentent ou baissent en raison de la conjoncture ou même de l'humeur du propriétaire. «Le bailleur a décidé d'augmenter le loyer à la rentrée sans me prévenir à l'avance. La charge pour moi est moins lourde vu que je loue avec trois autres amis. Un autre, avec une famille à charge, serait abattu. Avec la crise et l'austérité, les propriétaires seront sans pitié», s'offusque Slimane B., trentenaire, qui loue un appartement, «en fait un cagibi» rue capitaine Mennani, à Sidi M'hamed.
Suant eau et sang, les locataires, particulièrement les jeunes couples, subissent le diktat des propriétaires qui ne respectent aucune règle. «J'ai dû emprunter de l'argent à la famille, durant ma première année de location, juste après mon mariage. En plus de l'exigence de payer une avance annuelle qui m'a ruiné, le propriétaire du studio — que j'ai par ailleurs complètement retapé — n'a pas inscrit dans le contrat le montant réel. Le semsar (intermédiaire) qui m'a mis en contact avec ce rentier de propriétaire et le notaire étaient complices de cette infraction.
Mais que faire ?» s'indigne Dahmane, qui a dû quitter son quartier de La Casbah, rue Cadix (Debbih Cherif), pour un niveau de villa à Dély Ibrahim. La location grève les bourses de nombreuses familles et même de jeunes célibataires qui, ayant trouvé un travail dans une autre ville du pays ou voulant quitter le cocon familial, louent cher, sans obtenir en retour le confort nécessaire. Souvent, dans les contrats de location, seuls les bailleurs ont des droits.
Et des exigences. «Mon bailleur, qui fait une descente à peu près tous les trois mois chez moi — chez lui — a préféré lui-même louer en dehors d'Oran pour me proposer son appartement. Avec ce subterfuge, il gagne plus. Il n'a pas hésité à augmenter le loyer et même à réclamer une avance. J'ai dû m'endetter pour le payer. A 25 000 DA le mois, on ne peut pas vivre décemment. On est à la merci des rentiers qui proposent jusqu'à 10 appartements dans la même ville», s'indigne Ali, originaire de Saïda, sa ville d'origine qu'il a quittée pour travailler dans une entreprise étrangère installée à Oran.
Jeu de yoyo
Spécialisé dans l'immobilier, le site Lkeria (www.lkeria.com), qui a mis à notre disposition ses chiffres (annonces publiées par les internautes), constate une évolution différente d'une région à une autre et même dans une même wilaya. L'évolution de la moyenne des loyers des logements de 50 à 80 m², durant l'année 2015 à Alger, fait apparaître une baisse durant les mois de janvier à mai et une hausse en juin et juillet, période où la demande est très forte, à la veille de la rentrée scolaire.
La moyenne des loyers dans la commune de Hydra a enregistré une hausse significative entre 2011 et 2013, dépassant le seuil des 100 000 DA, puis une baisse à partir de 2015 (90 000 DA en moyenne). Dans les communes d'Alger-Centre, Kouba et Bab Ezzouar, les loyers se sont stabilisés en 2011, 2012 et 2013 et ont enregistré une légère hausse en 2014 et 2015. A Bordj El Kiffan, ils sont passés de 17 000 DA en 2011 à 34 000 DA en 2015. La moyenne des loyers dans la wilaya de Blida a connu une augmentation constante, passant de 17 000 DA en 2011 à 31 000 DA en 2015, soit une évolution de 45% sur la période.
A Oran, les loyers ont enregistré une tendance haussière sur cette même période, avec une légère baisse en 2012 et en 2014. Constantine et Béjaïa ont vu une hausse exceptionnelle en 2012 par rapport à 2011, passant de 18 000 DA à près de 40 000 avant de revenir en 2013 sous la barre des 30 000 DA. Dans la wilaya de Tizi Ouzou, la tendance a été baissière de 2011 à 2013 puis en légère hausse en 2015.
Une aide universelle à la location et un organisme de caution
Fondateur du site Lkeria.com, Lotfi Ramdani fait des propositions pour «une sortie de la crise du logement en 2017». Le document, consulté par El Watan, préconise des solutions pour dynamiser le marché locatif. «Parallèlement aux réalisations de nouveaux programmes de logement social, des efforts doivent être consentis pour stimuler le marché locatif privé. Pour augmenter l'offre du marché immobilier locatif, des actions doivent être menées à l'effet de contraindre les propriétaires de logements vides à les proposer à la location», précise le document.
Pour augmenter l'offre en logements locatifs et en plus des mécanismes en vigueur, d'autres mesures peuvent être adoptées visant la facilitation de l'accession à la location d'un plus grand nombre de citoyens algériens, notamment ceux à revenu moyen. Il est proposé ainsi l'instauration d'une allocation qui serait dénommée «aide universelle à la location (ALU)» au profit des ménages demandeurs de logement. «Pour chaque contrat de location signé, le locataire aura droit à l'ALU.
Cette aide sera indexée sur le quotient familial et sur le salaire du ménage. L'Etat remboursera à hauteur de 50 à 80% le loyer mensuel (avec différents seuils). Toutefois, le locataire devra mettre à jour sa situation (revenu, nombre d'enfants à charge…) annuellement», indique-t-on. Afin d'inciter les citoyens à louer et à prospérer dans la location, il faut un minimum de «stabilité» : un bail de trois années au moins, accompagné d'un gel (ou presque) des loyers, inciterait les citoyens à privilégier la location.
Le document de Lkeria propose, en outre, un allégement et une accélération des procédures d'expulsion due aux impayés, la régulation des prix de location par la mise en place d'un indice national calculé sur la base des déclarations des notaires et des agences immobilières, l'interdiction des avances annuelles (paiement mensuel du loyer), la création d'une assurance «loyers impayés» et la création d'un organisme étatique de caution solidaire. Le ministère de l'Habitat, destinataire du document élaboré par Elkeria, est-il prêt à le mettre en application ? Lotfi Ramdani n'y croit pas trop…


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