Dans un texte qui sera diffusé le jour de Noël, le père d'Aylan appelle à en faire plus. «Mon message est que je voudrais que le monde entier ouvre ses portes aux Syriens», déclare Abdullah Kurdi dans une vidéo, dont une transcription a été publiée par la chaîne de télévision britannique Channel 4. Le père d'Aylan Kurdi, l'enfant syrien noyé au large de la Turquie, dont la photo est devenue un symbole de la tragédie des migrants, va adresser un appel de Noël pour que le monde «ouvre ses portes» aux réfugiés, le cap du million d'entrées en Europe ayant été franchi en 2015. Il s'agit d'un chiffre record depuis la Seconde Guerre mondiale, ont annoncé l'ONU et l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), selon lesquelles les arrivées se sont toutefois nettement taries depuis le pic d'octobre. Dans un texte qui sera diffusé le jour de Noël, le père d'Aylan appelle à en faire plus. «Mon message est que je voudrais que le monde entier ouvre ses portes aux Syriens», déclare Abdullah Kurdi dans une vidéo dont une transcription a été publiée par la chaîne de télévision britannique Channel 4. «Si une personne ferme la porte au nez de quelqu'un, alors c'est très difficile. Mais quand une porte s'ouvre, il n'y a plus d'humiliation», ajoute-t-il, en demandant à ceux qui l'écoutent de «prendre en compte la douleur des pères, des mères et des enfants qui cherchent la paix et la sécurité». Aylan, 3 ans, avait été trouvé mort noyé sur une plage de Bodrum, en Turquie, en septembre dernier. Son frère et sa mère avaient eux aussi péri lors de la traversée. Selon un communiqué conjoint de l'OIM et du Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR), «au 21 décembre, quelque 972 000 personnes avaient traversé la mer Méditerranée (...) et plus de 34 000 s'étaient rendues en Bulgarie et en Grèce après avoir traversé la Turquie». Les arrivées par mer cette année ont été presque cinq fois plus nombreuses qu'en 2014. Il s'agit du «flux migratoire le plus élevé depuis la Seconde Guerre mondiale» en Europe, a souligné de son côté l'OIM. En 2015, relèvent le HCR et l'OIM, «le nombre de personnes traversant la Méditerranée a augmenté régulièrement, depuis environ 5000 en janvier pour atteindre un pic mensuel de plus de 221 000 en octobre». Depuis, le flux s'est ralenti, avec 67 700 arrivées en Grèce par la mer en décembre. Cette baisse s'explique par le mauvais temps et par une répression des passeurs par les autorités turques, selon les deux organisations humanitaires basées à Genève. La très grande majorité des réfugiés et migrants — plus de 821 000 — est passée par la Grèce. 816 000 d'entre eux sont arrivés par la mer. Par ailleurs, environ 150 000 migrants sont arrivés depuis janvier en Italie, près de 30 000 en Bulgarie, plus de 3800 en Espagne, 269 à Chypre et 106 à Malte, selon l'Organisation basée à Genève. Le périple des migrants n'est pas sans danger, soulignent les humanitaires : près de 3700 sont morts ou portés disparus cette année en mer. Dans la nuit de mardi à mercredi encore, au moins dix migrants, dont cinq enfants, sont morts noyés lors du naufrage de leur embarcation près de l'île grecque de Farmakonissi, en mer Egée. Mardi, ce sont 11 migrants, dont trois enfants, qui sont morts noyés au large des côtes turques. Parmi les migrants qui ont traversé la Méditerranée, «un migrant sur deux cette année, soit un demi-million de personnes, étaient des Syriens fuyant la guerre dans leur pays», selon le HCR et l'OIM. Les Afghans ont représenté 20% des arrivées et les Irakiens 7%. «Alors que les sentiments anti-étrangers augmentent dans certains endroits, il est important de reconnaître les contributions positives des réfugiés et migrants aux sociétés dans lesquelles ils vivent», a affirmé le haut-commissaire de l'ONU pour les réfugiés, Antonio Guterres, cité dans le communiqué.