Apparemment personne, hormis le professeur Bendib et son équipe médicale du service de sénologie de l'hôpital Mustapha Bacha. Ils ont cru en leurs possibilités et accepté de lui faire subir une intervention aussi délicate. Ce qui fut fait, il y a deux semaines, avec succès, puisque l'enfant a pu retrouver des seins normaux après avoir été débarrassée d'un volumineux poids qui abîmait sa poitrine. L'intervention a duré près de huit heures et s'est soldée par les résultats que l'on sait. En ce premier jour de Ramadhan, Sarra débarque avec son père dans son domicile familial à 15 km au nord de la ville de Chlef. Sa mère, ses frères et sœurs ont poussé des cris de joie et n'en revenaient pas de voir que leur chère enfant est revenue sans ces organes anormalement gonflés et qui la faisaient tant souffrir depuis février 2006. Nous devions lui rendre visite, mardi dernier, chez elle, mais une maladie nous en a empêché. Toutefois, jeudi dernier, alors qu'elle est venue à la clinique des Orangers de Chlef pour un changement de pansements, elle avait été informée de notre présence sur un lit de la clinique pour une perfusion. Elle n'a pas hésité un instant à venir me rendre visite en compagnie de son père. Le sourire aux lèvres, elle me déclare : « J'espère que vous allez bien et que vous allez rapidement retrouver vos forces. Je vous souhaite un prompt rétablissement, car je n'oublierai jamais ce que les gens qui m'ont entouré, ont fait pour moi, que ce soit à Chlef ou à Alger. Un hommage particulier est à adressé au professeur Bendib et à son équipe. » Sur son état de santé, elle me confiait : « Je me sens très bien et j'ai hâte de rejoindre mon établissement scolaire ». Son papa, un agent simple de la Protection civile, était très ému et ne trouvait pas les mots pour exprimer sa joie et celle de toute sa famille après le dénouement heureux d'un cas de maladie qualifiée de très rare dans le pays. « J'ai la ferme conviction aujourd'hui que la solidarité n'est pas un vain mot chez nous. Des praticiens animés du sens humanitaire et du sens de la responsabilité élevée, il en existe fort heureusement dans notre pays et le professeur Bendib et son équipe médicale l'ont démontré de fort belle manière en réalisant une première dans ce domaine. Je dois leur témoigner toute ma gratitude et reconnaissance, ainsi qu'à la direction, aux personnel médical et paramédical de la clinique des Orangers de Chlef, sans oublier les journalistes d'El Watan qui nous ont aidés dans les moments difficiles », nous a-t-il déclaré. Rappelons que Sarra avait été admise, dans un premier temps, à la nouvelle clinique médicale du docteur Radjah où, vu la gravité de son cas, on avait sollicité son transfert vers un établissement spécialisé à Alger.