Le phénomène de rapt d'enfants, prélude aux crimes les plus abominables, et qui génère des conséquences dangereuses pour l'Etat aux plans politique, socio-économique, et sur la stabilité de la famille algérienne, a fait l'objet d'une intéressante rencontre, samedi à Sougueur, à l'initiative de la section locale de l'université de la formation continue (UFC). La problématique du rapt d'enfants entre législation, traitement sécuritaire et sensibilisation des parents a retenu l'attention d'un auditoire composé des représentants du mouvement associatif, des forces de l'ordre et de simples citoyens. La rencontre, tenue dans l'enceinte du complexe scientifique et culturel de Sougueur, a drainé une foule nombreuse mais, à notre grand dam, il n'y a pas eu de chiffres à même de traduire le phénomène localement. Selon le Dr Smaïli Attallah, recteur de l'université, «la volonté chez certains reste en deçà des attentes par rapport au phénomène qui n'est pas attaqué à la source». Et de rappeler que «22 des 52 victimes ont été liquidées physiquement», alors que le docteur Khelil Zemam, enseignant à l'université Ibn Khaldoun, en s'appuyant sur des statistiques d'ordre national recensées par l'Unicef, nous fait savoir que «l'Algérie figure au hit parade des pays arabes, où le phénomène du rapt a pris une grande dimension». Selon l'orateur, le rapt se définit comme tout acte commis à l'endroit d'un mineur, soustrait brutalement à ses parents, trop souvent pour régler des comptes. Rappelant certains principes religieux, dont les déclinaisons sociales, économiques et psychologiques, un imam invité par les organisateurs trouve que «victimisé, l'enfant grandira obsédé par l'idée de vengeance». Un autre communiquant, Abdelkader Aouis, a préconisé l'organisation d'un colloque national pour mieux sensibiliser sur cet inquiétant phénomène qui ronge notre société. Au-delà de ces aspects liés à la victime kidnappée, Kadda Kaamouzi, avocat près la cour de Tiaret, a évoqué la désagrégation de la cellule familiale du fait du rapt. Dr Aïssa Ali, de l'UFC de Tiaret a énoncé la batterie de textes réprimant le rapt et a, également, parlé de la nécessité d'accompagner l'approche visant à réduire le phénomène par l'éducation et la sensibilisation. Prenant la parole au nom de l'association Enfance en détresse, Mohamed Taibi a conclu que l'Algérie vit les conséquences de politiques sociales et économiques telles que ce sont souvent les plus démunis qui paient les conséquences de ce phénomène, en rappelant les conventions internationales ratifiées par l'Algérie, mais peu appliquées, dont la déclaration universelle des droits de l'homme qui consacre de longs chapitres aux droits de l'enfant.