Réalité n Le phénomène de l'émigration clandestine des jeunes Algériens vers l'Europe n'a, décidément, pas révélé tous ses secrets. On parlait de personnes âgées et de femmes enceintes qui faisaient partie des groupes de harragas, comme étant une exception à la règle. Mais la révélation faite, ce matin, par le secrétaire d'Etat chargé de la Communauté nationale à l'étranger, Halim Ben Attallah, dépasse tout entendement. Selon lui, des parents poussent leurs enfants mineurs à tenter l'aventure de l'émigration clandestine dans l'espoir d'arriver en Espagne et, par la suite, bénéficier des lois de ce pays qui protègent les mineurs. «Il y a un élément nouveau qu'on vient de découvrir. Cela est assez navrant. Il y a beaucoup de parents chez nous qui ont tendance à exporter leurs enfants mineurs dans des embarcations de harragas. Ils essayent d'exploiter les bonnes dispositions des lois du pays envers les enfants mineurs qui sont pris en charge. Alors, ils lancent leurs enfants dans l'aventure en les soumettant au danger de mort dans l'espoir qu'ils arrivent en Espagne, car là il y a cet espoir qu'ils soient pris en charge par le pays hôte», a affirmé M. Ben Attallah sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale, précisant que ces «cas commencent à se multiplier». Les services consulaires algériens éprouvent d'énormes difficultés pour intervenir en faveur de ces enfants «harragas». «Nous avons le devoir de protéger ces enfants. Mais souvent lorsque nos services consulaires prennent contact avec leurs parents, ces derniers refusent de les reprendre. A la limite, ils coupent la communication téléphonique», a déploré l'invité de la Radio nationale. Rappelant le rapatriement en 2010 de 1 400 Algériens en situation irrégulière en Espagne, M. Ben Attallah a estimé que la crise économique qui secoue ce pays pousse de nombreuses personnes à vouloir regagner leurs pays d'origine. M. Ben Attallah est actuellement en Allemagne dans le cadre de ses visites à notre communauté établie à l'étranger. Le nombre d'Algériens immatriculés dans ce pays est estimé à 23 000. «Il y a environ 13 000 salariés et il y en a énormément qui sont sans profession. Ceux qui sont arrivés tôt en Allemagne sont parvenus à s'insérer et ceux qui arrivent tardivement avec un faible niveau de qualification, ont beaucoup plus de difficulté à s'installer», a-t-il indiqué, ajoutant que nombre de nos concitoyens vivent dans des conditions difficiles et «heureusement que les lois du pays offrent un bon niveau de protection sociale». Concernant les Algériens en situation irrégulière en Allemagne, leur nombre est estimé à 2 500, selon les autorités de ce pays. A signaler que l'Allemagne est le seul pays avec qui l'Algérie a signé un accord relatif au rapatriement des immigrés clandestins. «Cet accord fonctionne depuis 1997, depuis près de 9 000 Algériens ont déjà été rapatriés», a encore souligné M. Ben Attallah. Revenant sur le refus des autorités françaises d'octroyer des visas à des hommes d'affaires algériens, il a souligné que les négociations sont engagées depuis le 24 janvier et se poursuivront entre les deux parties afin d'assainir la situation. Syrie : les Algériens ont désormais droit à l'héritage Les Algériens dont les parents ou proches possèdent des biens en Syrie peuvent désormais avoir droit à l'héritage. «Ce sont les autorités syriennes qui ont récemment adopté une loi dans ce cadre et qui concerne tous les étrangers, pas seulement les Algériens», a précisé M. Ben Attallah. L'héritage des biens en Syrie est une problématique posée depuis longtemps et, auparavant, il était indispensable d'avoir la nationalité syrienne ou être marié à une Syrienne pour avoir accès à ce droit. La nouvelle loi a donc levé cette contrainte.