Bravehill est un cabinet qui conseille les grandes entreprises algériennes et internationales sur leur stratégie. Il co-organise avec le FCE une conférence sur le Project Finance le 28 janvier à Oran. En cette période de crise, nous assistons à un débat autour du retour de l'endettement externe pour financer certains projets. Existe-t-il des solutions en interne qui pourraient offrir une voie de recours aux difficultés du Trésor public ? Effectivement, en ces temps de crise le gouvernement se doit de limiter le financement de certains projets via les fonds du Trésor et s'orienter vers des financements externes. Ce qui permettra d'allouer des budgets plus importants à des projets d'envergure sociale (centres hospitaliers, écoles, universités,…). Les partenariats public-privé et notamment la concession ou le contrat de partenariat sont des mécanismes qui font porter la dette à des entités privées et leurs banques, ce qui soulage ainsi le budget de l'Etat. On parle par exemple du Project finance (objet d'un séminaire cette semaine) comme moyen de financement des gros projets. Dans quelle mesure cela peut-il être possible en Algérie sachant qu'une grosse part des projets financés par le Trésor étaient des projets d'infrastructures ? Il faut savoir que le Project finance est un type de financement où les banques demandent peu de garanties aux actionnaires et qu'elles se rémunèrent avec les cash-flows du projet. En contrepartie, la banque devient une réelle partie prenante du projet, en validant le business plan et en sécurisant le projet via la signature de contrat à long terme avec des acheteurs «off taker». Il est vrai que ce type de financement est généralement sollicité pour de grands projets (investissement supérieur à 50 millions de dollars), mais il ne faudrait pas limiter son périmètre d'application. Les projets d'infrastructures peuvent être financés par un type de Partenariat public-privé (PPP) que l'on appelle Contrat de partenariat. Dans ce modèle, l'administration publique (Etat, wilaya ou commune) tient le rôle de client et confie la construction et l'exploitation de l'ouvrage à un consortium et paie en contrepartie un loyer. Ce mécanisme est un réel instrument de discipline de projet ; en cas de retard de livraison du projet ou de mauvaise exploitation, le client peut appliquer une pénalité au loyer versé. Nous pouvons citer comme exemple le financement de la construction et l'exploitation des autoroutes en concession qui est un type PPP. Le concept en lui-même n'est pas nouveau. Qu'est-ce qui peut laisser penser que cela peut marcher davantage en cette période de crise, alors que les banques se sont toujours vu reprocher leurs réticences même quand elles étaient en surliquidités ? C'est justement la crise qui va pousser les acteurs cités à avoir recours à ce type de montage. Les banques vont chercher à optimiser leur retour sur les fonds alloués et le Project finance leur offre de meilleurs rendements que les financements classiques. Les administrations publiques, quant à elles, vont chercher à soulager leur budget en ayant recours à des PPP.