Une source saoudienne anonyme a indiqué, à la chaîne de télévision Al Arabiya, que le royaume wahhabite n'est pas la source de la proposition visant à réduire la production que la Russie étudie actuellement. Les pays producteurs de pétrole OPEP et non OPEP seraient-ils sur le point de parvenir à un accord inédit sur la réduction de la production permettant enfin de mettre un terme à la dégringolade des cours. Bien que Russes et Vénézuéliens affichent leur optimisme quant à l'issue d'une prochaine rencontre entre membres de l'OPEP et producteurs non OPEP en ce sens, l'Arabie Saoudite est venue, comme à l'accoutumée, jouer les trouble-fêtes. En effet, Riyad a tenu dimanche à faire savoir, par voie informelle, que le dernier mot devra lui revenir. Une source saoudienne anonyme a ainsi précisé à la chaîne de télévision Al Arabiya que le royaume wahhabite n'est pas la source de la proposition visant à réduire la production que la Russie étudie actuellement. Selon l'agence britannique Reuters, qui cite toujours Al Arabiya, l'Arabie Saoudite, qui réfute être à l'origine de cette proposition, ne ferme pas pour autant la porte aux négociations en ce sens. Ainsi, selon les propos relayés par la chaîne satellitaire à capitaux saoudiens, «le plus grand exportateur de pétrole au monde voudrait coopérer avec d'autres producteurs pour soutenir le marché du pétrole». Bien que le royaume mette en avant sa disposition à négocier, cette nouvelle intervention fait planer un sérieux doute quant à l'aboutissement d'un accord sur une réduction de la production. Elle aura d'ailleurs eu pour premier effet de mettre fin au semblant d'euphorie ayant suivi l'annonce russe quant à la possibilité de parvenir à un accord. En effet, le ministre russe de l'Energie, Alexander Novak, avait déclaré jeudi que Moscou étudiait une proposition de l'OPEP portant sur une réduction pouvant aller jusqu'à 5% de la production afin d'aider à résorber la surabondance de l'offre sur le marché et contribuer à limiter la baisse des cours du brut. Une déclaration qui laissait supposer une entente inédite pouvant inverser les tendances sur le marché, et ce, dans un contexte où les producteurs de schistes américains commencent à faire face à leurs premières difficultés. L'effet psychologique escompté ne s'est d'ailleurs pas fait attendre sur le marché. Cependant, le ministre russe n'avait pas précisé qu'il s'agissait d'une nouvelle proposition, ou bien de l'idée défendue depuis plusieurs mois par le bloc OPEP mené par l'Algérie, le Venezuela ou le Nigeria. L'intervention saoudienne vient ainsi clarifier les choses et rappelle à l'ensemble des acteurs qu'il ne peut y avoir d'accord sans l'adhésion du plus grand exportateur de pétrole. Il est vrai que Riyad a toujours exigé, avant d'envisager toute réduction de la production, l'adhésion des producteurs OPEP et des non OPEP, en particulier, les producteurs à coûts élevés, à la démarche visant à soutenir les prix. Le contexte, prête-t-il pour autant à la conclusion d'un accord. Selon Reuters, le scepticisme demeure à ce propos. En cause, la levée des sanctions sur l'Iran dans le cadre du dossier du nucléaire iranien, laquelle permettra à ce producteur de revenir en force sur le marché. Celui-ci multiplie les déclarations en vue d'une augmentation rapide de la production avec pour objectif combler le manque à gagner induit par plus d'une décennie de sanctions.