Nombreux sont les projets d'équipements publics et aussi les demandes d'investissement au niveau de la wilaya de Tipasa qui n'ont pas vu le jour, en raison de l'absence du foncier. Des enveloppes financières allouées par l'Etat aux communes sont gelées, car il n'y a point de terrains pour construire un stade par exemple. C'est le prétexte officiel local évoqué. Néanmoins, un petit nombre d'investisseurs, grâce aux liens de circonstance avec le décideur de la wilaya et leurs solides relations avec les puissants du temps présent en Algérie, le foncier est étrangement disponible pour ces individus et leurs projets sont mis sur les rails. L'implantation de leurs chantiers ne se pose point. L'administration de la wilaya attribue des parcelles de terrain les plus proches des localités côtières, pour plus de commodités et leurs économiser leurs taches, mais surtout moins de contraintes. Le Chef lieu de la wilaya est un parfait exemple. Les responsables de la wilaya avaient ratissé les meilleurs terrains pour pouvoir ériger des luxueuses résidences, projets "donnés" à un seul opérateur d'une manière indirecte. Le petit peuple n'a aucune chance pour décrocher un abri. Les logements qui avaient fait l'objet d'une inspection lors de la dernière visite du Premier Ministre, Abdelmalek Sellal, situés à proximité du Centre Universitaire, demeurent vides. Les travaux du VRD continuent à retarder l'échéance de leur distribution au moment où la demande de logements des citoyens explose. Des investisseurs malchanceux dont leurs dossiers avaient fait l'objet de l'étude par le défunt Calpiref, attendent eux aussi la disponibilité du foncier. Des actes de gestion initiés par les responsables de la wilaya qui développent la colère des populations. Les hommes et les femmes de bonne volonté ne sont pas encouragés concrètement par les décideurs de la wilaya. En semant les paroles verbales sans suite, naturellement on ne récolte que le désespoir. Des familles qui avaient procédé aux versements de l'apport initial depuis plusieurs années pour obtenir leurs logements, à ce jour, elles continuent à patienter. Certaines croyant bien faire, avaient payé la totalité du coût du logement, en puisant sur leurs économies. Elles sont en possession des documents officiels. Les projets de logements sont toujours fictifs. Des responsables, commis de l'Etat, trouvent toujours des parades pour faire durer le suspense sans dire la cruelle vérité. Tous les responsables sont au courant de la situation mais n'osent même pas affronter les familles, pour les informer que la wilaya de Tipasa avait cédé 170 hectares à la wilaya d'Alger depuis le mois d'octobre 2014, conformément à la décision de la commission inter-ministérielle (CIM). Ces parcelles de terrains se trouvent dans les daïras de Fouka, Koléa, Bou-Ismail, Tipasa et Cherchell. Elles sont destinées pour la construction de 10800 (dix milles huit cents) logements inscrits dans le programme de la wilaya d'Alger. Pour les familles de la wilaya de Tipasa qui souffrent en silence, il n'est nullement question d'interdire à leurs compatriotes de la wilaya d'Alger d'habiter dans leur wilaya, mais le bon sens veut que le programme de logements de la wilaya de Tipasa devra passer en premier lieu. Un des chefs de daïras de la wilaya de Tipasa, interrogé par nos soins sur le sort des logements LPA qui avaient essuyé le refus des services agricoles, nous répond, "je vais essayer de voire la wilaya d'Alger nous dit-il, pour que les responsables de cette wilaya m'autorisent à inclure mon programme de logements LPA à proximité de leurs logements", nous explique-t-il. Impensable. Un chef de daïra de la wilaya de Tipasa demande l'autorisation aux responsables de la wilaya d'Alger pour implanter son programme de logements sur le territoire de sa daïra. L'OPGI de Tipasa avait déjà choisi l'entreprise qui construira ces logements, l'étude est prête, il ne reste qu'à désigner l'assiette de terrain. Le mutisme des responsables est inexplicable. "C'est une décision venue d'en haut," nous expliquent nos interlocuteurs. Le Ministre de l'Habitat, Abdelmadjid Tebboune qui se montre intransigeant quand il s'agit de réaliser le programme de logements inscrits dans la feuille de route du Gouvernement dans les délais fixés, devra se pencher sur ces cas énigmatiques. Les hautes autorités de l'Etat insistent sur la préservation des terres agricoles. La disparition des terres agricoles dans la wilaya de Tipasa contredit les discours des premiers responsables de l'Algérie. Plus de 300 milliards de centimes avaient été investis dans la mise en place des systèmes d'irrigation du Sahel et de la Mitidja Ouest. Or, le projet imposé par ces mêmes autorités, relatif à la construction du grand port commercial de Cherchell fera disparaître au secteur de l'agriculture des centaines d'hectares de surfaces à haut rendement agricole, faisant fi des milliards de centimes dépensés par l'Etat pour améliorer l'irrigation au niveau de ces terres de la Mitidja. L'improvisation ou l'incompatibilité dans la gestion harmonieuse des projets? En outre; les 170 ha de superficie attribués à la wilaya d'Alger pour réaliser son programme de logements sont constitués de terres agricoles. Inconvenante décision. La wilaya de Tipasa avait pourtant enregistré un réveil pour se mettre à niveau du statut de wilaya depuis octobre 2004 jusqu'à 2010. Son recul sera accentué par la crise économique qui vient de s'installer dans notre pays. Les familles algériennes en quête de logements et les investisseurs qui croient encore à l'exécution fidèle des discours officiels pour obtenir des terrains afin de réaliser leurs projets, devront tous attendre une issue à leurs soucis.