Engagée, déterminée, femme de caractère et de convictions. Meriem Derkaoui, mère de deux enfants, est, à 60 ans, la première femme maire d'Aubervilliers et la troisième femme maire d'une ville française de plus de 75 000 habitants après Anne Hidalgo, maire de Paris, et Nicole Goueta, maire de Colombes. Meriem Derkaoui est également le deuxième maire élu d'origine algérienne dans le département de la Seine-St-Denis, après Azzedine Taïbi, maire de Stains. Les atouts de la nouvelle maire d'Aubervilliers sont, entre autres, une solide expérience de terrain qui a commencé en Algérie, et de gestion municipale. Mériem Derkaoui se veut être «une maire simple, attentive, à l'écoute des habitants». Développement économique, aménagement, urbanisme, logements au service de la population sont ses priorités et celles de son équipe, avec pour ligne de conduite l'association et la sollicitation de l'avis des habitants pour des décisions à venir concernant la vie municipale. La participation des habitants à la vie municipale est ancrée dans l'histoire de la ville. La municipalité crée, le 28 avril 1997, les comités consultatifs de quartier, avec comme objectif d'instaurer un lien de proximité entre élus, services municipaux et habitants et d'améliorer l'action municipale par un travail décloisonné et collectif des élus et des services municipaux sur les quartiers. En Algérie, Meriem Derkaoui a été membre du Parti de l'avant-garde socialiste (PAGS). Elle a fait partie du mouvement des étudiants volontaires pour la Révolution agraire, et début 90' des militantes féministes qui ont créé le Rassemblement des femmes démocrates (RAFD) aux côtés de Zazi Sadou, Meriem Doukali, Malika Zouba, Michèle Idir, Lila Benaï et d'autres femmes, encore, mobilisées pour une Algérie démocratique et de progrès. Dans la vie active, Mériem Derkaoui a été responsable du département Relations internationales à la direction de la sécurité sociale à Saïda, jusqu'à son installation en France en octobre 1990 . Elle reprend, alors, ses études à l 'université de Paris-Descartes où elle obtient un DEA de droit international et du développement. Elle s'installe à Aubervilliers avec sa famille en 1999. Un an plus tard, elle adhère au PCF où elle siège au comité exécutif national. En 2001, elle est élue PCF au conseil municipal d'Aubervilliers. Depuis les municipales de 2014, elle est première adjointe en charge de l'enseignement, des activités périscolaires, de la médecine scolaire, de la restauration scolaire et de la jeunesse. Meriem Derkaoui est également vice-présidente du Conseil départemental et conseillère territoriale à Plaine Commune. «A l'heure où la région est gérée par la droite, où le gouvernement mène une politique de restrictions budgétaires, et depuis plusieurs semaines met en débat des projets sécuritaires et liberticides contraires aux valeurs de la République, le choix de Meriem Derkaoui, qui sera la première femme maire de notre ville, constitue un symbole puissant de cette France forte de sa diversité, de ses talents et de son histoire», souligne le parti communiste auquel appartient Meriem Derkaoui. La majorité municipale, outre des élus communistes, compte également des personnalités d'ouverture d'origine maghrébine, du Front de gauche et des Verts. Depuis 1945, Aubervilliers n'a connu que des maires communistes, hormis sous le mandat de Jacques Salvator (PS) entre 2008 et 2014.