Des tireurs d'élite en patrouille de chasse, appuyés d'unités de combat avec une couverture aérienne militaire, patrouillent 24h/24 la zone frontalière avec la Libye. C'est une gendarmerie version combat, avec une capacité de feu et un équipement fixe et mobile, adapté au jour et à la nuit, qui est en faction depuis les limites de la wilaya de Ouargla jusqu'à celles de Tamanrasset. Des tireurs d'élite en patrouille de chasse, appuyés d'unités de combat avec une couverture aérienne militaire, patrouillent 24h/24 la zone frontalière avec la Libye. Cette scène de guerre prévaut aux frontières sud-est en réponse à l'intention d'une intervention militaire étrangère en Libye qui se précise, dont les conséquences sont plus qu'incertaines pour les pays voisins. Ainsi, Alger a décrété l'alerte rouge au niveau de ses frontières sud-est, pour parer à toute éventualité d'infiltration de groupes affiliés à l'organisation Etat islamique à travers ses frontières. Hier, le général-major Menad Nouba, commandant de la Gendarmerie nationale, s'est rendu dans la wilaya d'Illizi. Limitrophe avec la Tunisie, la Libye et le Niger sur un tracé de 1233 km de frontière, Illizi représente la voie de tous les risques que peut engendrer une intervention militaire étrangère. Selon le commandement de la Gendarmerie nationale, «ce déplacement s'inscrit dans le cadre d'une révision et d'une mise à jour urgente des plans de lutte contre la criminalité, afin de s'adapter à l'actualité du terrain et faire face à toute forme de menaces notamment au niveau de la sécurité des frontières. L'une de nos priorités est la sauvegarde des infrastructures économiques, des zones industrielles, des sites des compagnies pétrolières et semi-pétrolières dans les régions d'In Amenas et Tiguentourine, ainsi qu'à la sécurité des agglomérations urbaines et le contrôle du réseau routier». Pour ce faire, le général-major Menad Nouba s'est enquis du niveau de disponibilité opérationnelle des unités de la Gendarmerie nationale d'In Amenas, Tiguentourine et Djanet. Il a également inspecté les activités des unités des garde-frontières (GGF), des unités d'intervention (SSI) et des unités territoriales de la Gendarmerie nationale implantées dans la région. «Pour une meilleure sécurisation de nos frontières, le général-major Menad Nouba a ordonné d'affermir et de réactiver les mécanismes de coordination et de complémentarité avec les unités de l'ANP exerçant dans la région», soutient la même source. Cependant, force est de souligner qu'il a été exigé des effectifs sur place une disponibilité permanente de moyens humains et matériels, pour anticiper toute action malveillante et faire face à tout risque criminel éventuel. Le général-major s'est rendu également dans les localités de Zarzaitine, Djanet et Oued Irikine pour constater de visu l'activité et le mode d'action des postes avancés des GGF dont plusieurs dizaines ont été déployés, hier, le long du tracé frontalier. A l'occasion, il a présidé une réunion avec l'ensemble des cadres de la Gendarmerie nationale dont les commandants de GGF, ceux des unités d'intervention, ceux des compagnies territoriales et des unités spécialisées, les chefs des brigades territoriales ainsi que des officiers cadres exerçant dans les unités des wilayas limitrophes. Au cours de cette réunion, le général-major Menad Nouba a donné des instructions fermes sur la nécessité de garantir la disponibilité permanente et la mobilisation continue des unités de la Gendarmerie nationale, avec l'intensification des activités opérationnelles, de jour comme de nuit, sur tout le territoire de compétence pour faire face à toute forme de criminalité et d'atteinte à la sécurité et à l'économie nationale. Il a également exhorté l'assistance à œuvrer dans le cadre du rehaussement du sentiment de sécurité chez le citoyen et les étrangers travaillant dans les zones d'activité publiques et privées. Dans le même contexte, le patron de la gendarmerie a insisté sur la nécessité d'intensifier les missions de la police judiciaire et la multiplication des enquêtes d'investigation dans le but d'avorter toute intention malveillante et criminelle. Le général-major a également préconisé l'importance et la nécessité de la complémentarité, de la coordination et de l'échange d'informations avec l'ensemble des unités de l'Armée nationale populaire (ANP) exerçant dans la région, ainsi qu'avec les autres services de sécurité, pour garantir une couverture sécuritaire globale de la bande frontalière. Et si sur le plan militaire, l'alerte rouge est donnée, il en est de même sur le plan humanitaire. Ainsi, le Premier ministre a instruit les ministères concernés, dont celui de la Solidarité nationale à travers son relais, le Croissant-Rouge algérien (CRA), et de la Santé à l'effet de se préparer pour accueillir les civils fuyant la guerre si une intervention militaire étrangère en Libye était déclenchée.