Beaucoup d'effets d'annonce, peu de concret ! L'utilisation des sources des énergies renouvelables, essentiellement l'énergie solaire, dans divers domaines d'activité, demeure embryonnaire à Sidi Bel Abbès. C'est à partir des années 2000 que les premières actions visant à vulgariser l'utilisation de l'énergie solaire ont été menées. A l'époque, des kits solaires ont été acquis puis distribués par le Haut-Commissariat au développement des steppes (HCDS) à des éleveurs nomades des localités de Marhoum et Ras El Ma. Ils devaient servir à alimenter en énergie électrique les puits pastoraux et les foyers des zones steppiques éloignés des réseaux d'électricité. Des dizaines d'éleveurs ont ainsi été dotés, à titre gracieux, d'appareils équipés de plaques photovoltaïques et de batteries. Le coût unitaire de ces appareils d'une puissance énergétique de 120 à 160 watts varie entre 160 000 et 200 000 DA, selon un responsable du HCDS. Mais ces dotations sporadiques en kits solaires n'ont pas vraiment donné lieu à un développement du marché du solaire dans les zones steppiques du sud de la wilaya. C'est que l'Etat, à travers des institutions telles que le HCDS, demeure le seul acteur et stimulant en matière de développement des énergies renouvelables. Quinze années après, l'on reproduit le même schéma dans la ville de Sidi Bel Abbès. Le plan dit «Lumière», qui consiste à développer un réseau d'éclairage public alimenté par l'énergie solaire, est mis en place. Ce réseau dont le coût global est de 150 millions de dinars a permis l'installation de 650 nouveaux points lumineux dotés de panneaux photovoltaïques fabriqués par l'Entreprise nationale des industries électroniques (ENIE). Mais là aussi, l'initiative est chapeautée par les pouvoirs publics. Très peu de particuliers ou d'entités privées utilisent les énergies renouvelables pour la production et le stockage de l'énergie électrique, ne serait-ce que pour assurer l'éclairage extérieur ou le fonctionnement de chauffe-eau personnels. Le coût encore élevé des systèmes photovoltaïques et le retard dans le lancement de l'unité de fabrication ENIE Solar expliqueraient cet état des lieux. Mais cela devrait changer à l'avenir, notamment avec l'introduction du solaire dans les nouvelles cités d'habitation. C'est le projet qu'a lancé, en octobre 2015, l'Agence d'amélioration et de développement du logement (AADL) dans la ville de Sidi Bel Abbès. En effet, le programme AADL 2 (1500 logements), en cours de réalisation, prévoit l'installation de panneaux photovoltaïques pour l'alimentation en électricité des parties communes et des cages d'escalier. Le concept d'écocités, déjà mis en place dans la ville d'Alger par l'AADL, a l'avantage non seulement de favoriser l'utilisation des énergies renouvelables, mais aussi d'indiquer le chemin aux nombreux opérateurs du bâtiment qui se montrent encore réticents à l'idée de se mettre au solaire.