L'importation de ces bandelettes, qui est bloquée depuis plusieurs mois, ne semble pas près d'être libérée alors que les stocks détenus par les importateurs ne dépassent pas un mois de consommation pour chacun d'entre eux. Le marché des bandelettes d'autosurveillance, nécessaires pour le contrôle de la glycémie, notamment chez les diabétiques, risque de connaître une forte tension dans les prochains jours. L'importation de ce produit, bloquée depuis plusieurs mois, ne semble pas près d'être libérée alors que les stocks détenus par les importateurs ne dépassent pas un mois de consommation pour chacun d'entre eux. Ce blocage se situe, selon une source bien informée, au niveau de la direction de la pharmacie au ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière. «Les programmes devaient être signés fin décembre 2015 pour engager les commandes et ouvrir les lettres de crédit. Ce qui prend quand même beaucoup de temps. Cela a été retardé pour janvier 2016, mais à ce jour aucun programme n'a été signé», nous confie notre source avant de rappeler que la direction de la pharmacie avait conditionné la validation des programmes au dépôt d'un dossier d'enregistrement de ce produit, une nouvelle mesure exigée depuis juillet 2015. «Tous les documents ont été remis à la direction de la pharmacie. Suite à cela, on nous a demandé de leur fournir tous les prix appliqués dans les pays de la région jusqu'à la Turquie. Chose faite. Une fois la collecte des données effectuée, la direction de la pharmacie nous a demandé, dernièrement, de réduire les quantités d'importation par rapport à celles de l'année dernière. On fixe à 25%, on passe à 5% et puis à 15%. Des taux de réduction qui ne répondent à aucune logique. Sur quelle base doit-on réduire les quantités sachant que le nombre de diabétiques est en hausse et la demande devient de plus en plus importante», a-t-on ajouté. Et de déplorer le black-out de la direction de la pharmacie : «Aucune explication n'est fournie. Nous sommes dans l'attente mais sans aucune information au préalable. Ce qui nous inquiète est la rupture qui risque d'être fatale pour les patients.» Ces bandelettes dont le marché est évalué en Algérie à plus de 13 millions de boîtes par an, d'après le directeur de la sécurité sociale, le Dr Bourkaib, est l'un des moyens qui permet aux patients diabétiques d'assurer un bon suivi de leur maladie et d'éviter des complications graves. L'autosurveillance est devenue aujourd'hui une obligation afin de réduire la progression des complications du diabète dont l'insuffisance rénale, les maladies cardiovasculaires, les neuropathies diabétiques et la rétinopathie diabétique. A noter que la consommation moyenne des bandelettes pour les diabétiques de type 1 est limitée entre 6 à 9 boîtes par trimestre alors que les diabétiques de type 2 traités aux antidiabétiques oraux et «équilibrés» n'ont droit qu'à une boîte de 50 unités par trimestre. Cette limitation des bandelettes d'autosurveillance a suscité des inquiétudes au sein des associations des diabétiques. «La limitation du nombre de bandelettes ne peut qu'entraîner des complications graves surtout que la majorité des diabétiques ne sont pas équilibrés et ne bénéficient pas de l'éducation thérapeutique. Cela risque de coûter plus cher au Trésor public à travers la prise en charge des complications», déclarent unanimement les associations.