Les souscriptions pour cette offre publique de vente sont ouvertes pour une période limitée entre les 13 et 23 mars. Plusieurs villes du pays sont ciblées par cette campagne d'information et, selon les premières estimations, le montant de l'offre a de fortes chances d'être dépassé, ce que n'excluent pas les cadres de la société qui ont prévu ce cas de figure. Ils appellent d'ores et déjà les futurs souscripteurs à prendre conseil auprès de leurs banquiers dont les institutions représentent les intermédiaires en opérations de bourse afin de comprendre la méthode proportionnelle appliquée pour cette éventualité. Quoi qu'il en soit, l'argument avancé lors de cette rencontre est que le marché du médicament ne cesse de croître et devra passer de 374 milliards de dinars, chiffre calculé pour 2014, à 587 milliards de dinars prévus pour 2019. Une croissance annuelle qui se maintiendra à 8% à cet horizon. Les parts de marché de Biopharm sont actuellement estimées à près de 13%. La rencontre a été une occasion pour Abdelouahed Kerrar, PDG du laboratoire, de présenter les atouts de l'entreprise qu'il dirige avec ses 1700 collaborateurs impliqués, soit dans le processus de production propre ou dans le cadre d'un partenariat avec les grands groupes internationaux. Selon ce qui a été communiqué, Biopharm, grâce à son laboratoire de recherche et développement, lance une quinzaine de produits par an et c'est avec une certaine fierté que les accords avec l'USTHB d'Alger et l'université de Blida ont été mis en avant pour avoir notamment permis la préparation de 7 doctorats dans les diverses branches de la pharmacie. «L'usine (située à Oued Smar près d'Alger) est une véritable école de formation continue, car nous avons cumulé 12 000 heures de formation et touché une population de 1700 personnes, ce qui, le moins qu'on puisse dire, est énorme», se félicite M. Kerrar qui, en incluant dans son intervention la nouvelle «loi sur la responsabilité pharmaceutique», a considéré que «Biopharm ( fondé au début des années 1990) a toujours anticipé les choses pour se lancer dans des initiatives qui ont finalement été imposées par la législation». Sur un plan purement économique, M. Kerrar estime que c'est grâce à son intérêt pour le générique que Biopharm a pu faire en sorte que certains médicaments deviennent largement accessibles avec des prix divisés parfois par 10 par rapport à ceux qui se pratiquaient quelques années auparavant.L'inscription de l'usine dans les normes internationales est attestée par la délivrance, en 2015, d'un certificat de conformité aux bonnes pratiques de fabrication délivré par une agence française de réputation mondiale : l'ANSM (sécurité des médicaments et des produits de santé). Cette conformité rend possible l'exportation vers le marché français prévue cette année et, par-delà, vers le marché européen. La société exporte déjà vers certains pays africains voisins, dont le Mali, le Niger et la Mauritanie. Autre fait notable, des accords pour la création d'une joint-venture avec la firme indienne Cipla ont été signés dans le but de construire une usine qui sera spécialisée dans la fabrication de toute une gamme de médicaments qui traitent les maladies respiratoires, des pathologies ne cessant de gagner du terrain à cause notamment du tabagisme. Ce marché est estimé à 4,5 milliards de dinars. «Nous avons, soutient M. Kerrar en marge de la rencontre, ouvert notre capital une première fois. Notre démarche d'introduction en Bourse n'est pas motivée par un besoin de financement, mais par la nécessité de nous constituer en entreprise citoyenne désireuse de donner l'exemple aux autres pour dynamiser la Bourse d'Alger, ce qui suppose une transparence des comptes et de la gestion en gardant en tête l'idée de rendre des comptes aux investisseurs.»