La baisse des cours du pétrole ne risque pas de mettre fin à l'industrie des schistes, de l'avis de Francis Perrin, président de Stratégies et politiques énergétiques. Dans son intervention au cours du 6e édition du Salon Napec, M. Perrin a mis en avant l'impact du développement rapide des hydrocarbures non conventionnels sur la chaîne énergétique mondiale et notamment sur les prix du pétrole et du gaz. Il a expliqué que «la relation entre les hydrocarbures non conventionnels et les prix est une dialectique». Il a ajouté que «le développement du non-conventionnel est la principale raison de la chute des prix du pétrole depuis juin 2014». Or, a-t-il poursuivi, «cette chute a été tellement vertigineuse qu'elle menace la poursuite de leur développement». La chute des prix menaçant la rentabilité des projets de développement des hydrocarbures a commencé dès mai 2015, a encore expliqué M. Perrin. Il a estimé cependant que cette baisse résulte aussi bien du recul de la production des schistes que des hydrocarbures conventionnels. Et d'ajouter que «l'industrie du non-conventionnel n'est pas morte, pour autant, y compris aux Etats-Unis». Celle-ci montre, selon l'expert, des capacités de résistance et de résilience extrêmement importante et pourrait même «ressortir de cette crise renforcée». C'est dans ce sens qu'il pense qu'«il est très important pour les pays producteurs de ne pas parier sur la mort de l'industrie du schiste aux Etats-Unis. Le faire serait une très grave erreur». Et de conclure : «La montée en puissance du non-conventionnel constitue incontestablement l'une des transformations majeures des paysages énergétiques mondiaux. Les pays producteurs devront intégrer cette réalité dans leurs stratégies, qu'ils soient membres ou pas de l'OPEP, il faudra apprendre à vivre avec les hydrocarbures non conventionnels.»