Les prix du pétrole se redressent depuis quelques jours et ont dépassé la barre des 40 dollars cette semaine. Des prix qui demeurent cependant «instables» et peuvent reprendre «le chemin inverse», de l'avis même du ministre de l'Energie, Salah Khebri, qui a expliqué hier, en marge du 6e Salon de l'industrie pétrolière Napec, que c'est «la première fois que les prix dépassent les 40 dollars» depuis plus de deux mois. Une hausse des cours qui prête, certes, à une satisfaction mesurée de la part du ministre, mais qui, ajoute-t-il, reflète la réaction du marché aux discussions actuelles entre membres de l'OPEP et producteurs hors OPEP pour un gel des niveaux de production sur ceux de janvier 2016. Il a confirmé, dans ce contexte, la tenue prochaine d'une réunion entre producteurs OPEP et non OPEP à propos d'un gel des niveaux de production. Salah Khebri a cependant précisé que ni le lieu ni la date n'ont été arrêtés pour le moment. Le ministre a d'ailleurs démenti le fait que celle-ci se tienne le 20 mars à Moscou comme annoncé par le ministre nigérian du Pétrole. Il a fait part du soutien de l'Algérie à ce genre d'initiatives, indiquant que «l'Algérie souscrit à toutes les décisions qui permettent de redonner au marché pétrolier sa stabilité», en précisant que le pays participera à cette réunion dès que la date sera arrêtée. Le ministre a également affirmé que l'Algérie était également prête à réduire sa production si l'on parvenait à un accord sur la question. «Nous avons déjà appelé à réduire la production», a encore précisé M. Khebri. Et c'est d'ailleurs dans ce contexte que le ministre a indiqué que l'accord sur le gel des niveaux de production entre l'Arabie Saoudite, la Russie, le Qatar et le Venezuela a induit une remontée des cours. Il a, par ailleurs, estimé que les discussions sur le gel des niveaux de production «est une première phase, mais une phase importante pour le retour à l'équilibre du marché». Il expliquera d'ailleurs que «c'est un premier pas puisqu'il permet à deux des plus grands producteurs de s'asseoir à la même table et de discuter dans l'intérêt des pays producteurs». M. Khebri pense cependant que «ce gel ne sera pas suffisant, nous aboutirons à une réduction de la production». Il est vrai que le ministre de l'Energie avait salué, lors de son allocution d'ouverture du Salon Napec, l'initiative portant gel des niveaux de production, bien que celle-ci soit «insuffisante pour résorber rapidement l'excédent record de stocks pétroliers». M. Khebri a précisé que c'est «grâce aux efforts des uns et des autres que nous assistons aujourd'hui à un redressement des cours qui dépassent, pour le brent, les 40 dollars le baril pour la première fois depuis le début de l'année 2016». Il a toutefois estimé que «ce redressement reste très instable et les prix peuvent à tout moment reprendre le chemin inverse». C'est dans ce contexte que le ministre a rappelé qu'une situation «dommageable pour tous appelle à ce que les efforts pour trouver une solution consensuelle visant à limiter l'offre pétrolière (…) se poursuivent sans relâche, avec l'objectif d'un redressement des prix à des niveaux plus raisonnables». Le ministre a également appelé à consentir des efforts en interne, dans le secteur qu'il dirige, afin d'«améliorer l'efficacité de nos chaînes pétrolière et gazière» et de «rechercher toutes les possibilités de réduction des coûts pour maintenir la compétitivité».