Mardi, le football algérien a vécu une journée dont il se souviendra longtemps. Et pour cause, il a subi une humiliation qui a porté un coup terrible au crédit de ses dirigeants et entamé la crédibilité en pointillé(s) de ses hommes et instances. Il s'agit de l'affaire CR Village-Moussa - USM Annaba. Lundi, la commission de discipline de la Ligue nationale de football amateur (LNFA) avait prononcé une série de sanctions à l'encontre des deux clubs, suite à l'arrêt de la partie (match perdu pour les deux équipes, huis clos jusqu'en fin de saison, amendes…). Un des deux clubs (l'USM Annaba) a introduit un recours auprès de la commission fédérale de recours, conformément au règlement. Avec célérité, la commission fédérale de recours s'est penché sur le dossier transmis par la LNFA dans la matinée et a rendu son verdict en fin de journée. La sentence prononcée est un camouflet à l'organe juridictionnel de la LNFA. Elle a vidé de sa substance la sanction initiale. Le propos ici n'est pas de dire qui a raison et qui a tort. Il vise les interférences et le pouvoir occulte, qui ont influé sur la décision finale. Parce qu'il y a eu influence sur la prise de décision finale. Baha Eddine Tliba, vice-président de l'Assemblée populaire nationale (APN), a, dès l'annonce de la première sanction, c'est-à-dire lundi, fait savoir sur sa page facebook qu'elle allait être annulée très rapidement et que l'USM Annaba sera rétablie dans ses droits. Mardi en fin de journée, la fédération a confirmé les déclarations du député FLN et annulé le verdict de la commission de discipline de la LNFA. Cette dernière «n'a rien à voir avec ce qui a été décidé mardi au niveau de la fédération», indique un membre de la LNFA. Cette affaire est une honte pour le football algérien et la fédération. Pour des motifs moins graves, des clubs ont été lourdement sanctionnés et même relégués en divisions inférieures faute d'avoir des appuis au sein des hautes sphères du pouvoir. Cette affaire, c'est-à-dire l'implication de parties externes et l'abdication des organes et instances du football, anéantit le mince crédit dont jouissaient les hommes, à tous les niveaux, qui ont la responsabilité de veiller à la bonne marche du football. Les villes et clubs qui n'ont pas de relais dans les appareils de l'Etat sont les victimes toutes désignées des prochaines hogras. C'est une honte gravée sur le front du football algérien. Au rythme où sont traitées les affaires, le football algérien n'a pas fini de manger son pain noir et de se laisser dépouiller de ses prérogatives par des parties dont le football ne fait pas partie de leur champ d'action. Du moins Sombre avenir et peur sur les clubs.