Réunis en assemblée générale élective les 4 et 5 mars au Centre international des scouts de Sidi Fredj, les 71 congressistes de 20 wilayas et de 9 daïras historiques de la fondation du 8 Mai 1945 ont renouvelé leur confiance au président sortant, Abdelhamid Salakdji (72 ans), militant de la cause du Mai 1945. Pour ce nouveau mandat de quatre ans (2016-2020), Salakdji lance, à travers un plan d'action de six points, un nouveau défi. Créée en 1990, la fondation compte ouvrir le chantier de la criminalisation du colonialisme. La collecte, la constitution et la numérisation des archives relatives aux massacres du mardi noir, c'est l'autre cheval de bataille de l'association luttant contre l'oubli. La mise sur pied d'une bibiliothèque recouvrant tous les écrits inhérents à ce pan de l'histoire contemporaine du pays est le troisième point de la feuille de route de la fondation. La médiatisation des crimes commis le 8 mai 1945 occupe une pole position dans le programme. Celui-ci englobe en outre l'important volet des témoignages des derniers rescapés et des statistiques ainsi que le volet relatif à la transmission de la mémoire aux générations actuelles et futures : «On ne peut pas écrire l'histoire sans la condamnation et criminalisation du colonialisme. Cette question est un principe cardinal pour la fondation. Nous apporterons tout le soutien aux historiens et chercheurs spécialisés en la matière. D'autant plus qu'une grande partie des massacres demeure méconnue. Nous faisons en outre du combat contre la guerre des mémoires un axe prioritaire. On ne ménagera aucun effort pour unir les forces des pays qui ont subi les affres du colonialisme afin de l'abolir, comme on l'a fait pour l'esclavagisme. La question de la reconnaissance des crimes commis par la France fait partie de nos constantes. Pour la fondation, la reconnaissance passe inévitablement par des relations privilégiées», dira, à El Watan Week-end, Abdelhamid Salakdji.