Après la reconnaissance des dramatiques événements du 17 Octobre 1961, François Hollande, le président français, reconnaît les massacres de Sétif, de Guelma et de Kherrata. En franchissant un tel pas, Hollande brise un tabou, vieux de plus de 68 ans. Par son message : «Je reconnais ici les souffrances que le système colonial français a infligées au peuple algérien. Parmi ces souffrances, les massacres de Sétif, de Guelma et de Kherrata demeurent profondément ancrés dans la mémoire et dans la conscience des Algériens. A Sétif, le 8 mai 1945, le jour même où dans le monde triomphaient la liberté et la justice, la France manquait à ces valeurs universelles, celles qu'elle a contribué à faire éclore, celles de la République…», François Hollande répond ainsi au président de la République qui avait appelé le 8 mai 2012, à partir de Sétif, «à une lecture objective de l'histoire, loin des guerres de mémoire et des enjeux conjoncturels». La déclaration du président français, qui fera date sans nul doute, a été bien accueillie par la Fondation du 8 Mai 1945 qui prend acte : «François Hollande, qui avait pourtant dit à son arrivée à Alger (lors de la conférence de presse) qu'il n'est pas venu pour la repentance ou la reconnaissance, vient de franchir un grand pas.» D'autant plus qu'il est le premier président français à reconnaître explicitement les crimes coloniaux, notamment les massacres du 8 Mai 1945, éludés des décennies durant. En décrivant le colonialisme comme «un système profondément injuste, brutal et destructeur», le président français «a, implicitement, cassé la loi du 23 février 2005», dira en prélude Abdelhamid Salakdji, le représentant de cette fondation qui a enfin été entendue. «En faisant référence aux massacres du 8 Mai 1945 que le droit international qualifie de ‘‘crime contre l'humanité'' M. Hollande, qui n'a pas choisi la facilité, met le doigt sur un épineux dossier. Il faut aller maintenant au fond des choses, car le peuple algérien peut, par moments, fermer les yeux mais pas la mémoire. Le rapprochement entre les deux peuples passe par l'ouverture de ces chapitres ne pouvant rester, éternellement, en suspens. Nous espérons qu'un tel discours ne soit pas un alibi ou une couverture pour la France à la recherche de juteux contrats devant redorer le blason de son économie», précise, non sans fierté, un des militants de la fondation qui marque des points importants et historiques à la fois…