Les massacres du 8 Mai 1945 doivent être reconnus par la France, selon la fondation. La visite en Algérie du président français, François Hollande, ne laisse pas indifférent. La fondation du 8 Mai 1945, profitant d'une telle opportunité, remet sur le tapis sa principale revendication : exiger reconnaissance et repentance de la France pour les crimes commis, en son nom, par l'armée coloniale en mai 1945. A cet effet, Abdelhamid Salakdji, président de la fondation du 8 Mai 1945, déclare non sans colère : «Nous interpellons pour la énième fois Abdelaziz Bouteflika pour qu'il expose le problème des massacres du 8 Mai 1945, une plaie qui ne s'est toujours pas cicatrisée 68 années après. Nous continuerons à acculer les décideurs des deux rives tant que la France ne reconnaîtra pas ses crimes. On ne peut parler de pacte d'amitié ou de relation étroite tant que ce dossier relatif à la mémoire n'est pas élucidé. D'autant plus que le devoir de mémoire est, qu'on le veuille ou non, un acte de souveraineté nationale. Il nous est impossible de tirer un trait aussi facilement sur les souffrances d'un peuple exterminé à huis clos.» M. Salakdji n'a pas omis de lancer un message à François Hollande qui a rendu hommage, dernièrement, aux victimes des événements survenus le 17 Octobre 1961 à Paris. «Pour notre fondation, le 17 Octobre 1961 et le 8 Mai 1945 est un seul crime. Nous demandons à la France, chantre des droits de l'homme, de reconnaître officiellement les horribles massacres du 8 Mai 1945 qu'on ne peut aussi facilement occulter ou oublier. Monsieur le Président, le peuple algérien veut bien croire en vos intentions nobles, mais il ne peut tourner la page sans une position claire et franche de la France ne pouvant faire la sourde oreille continuellement», tonne M. Salakdji au nom de la fondation et des victimes du mardi noir.