Après de longs mois d'angoisse et d'inquiétude, les importantes chutes de neige enregistrées ces derniers jours sur les Hauts-Plateaux sétifiens, une région agricole et céréalière de premier plan, ont redonné le sourire et de l'espoir aussi bien aux agriculteurs qu'aux gestionnaires des ressources hydriques de la wilaya, où l'on n'évoque toujours pas parler la sécheresse. D'autant plus que les initiés et les professionnels du secteur ne veulent pas anticiper et parler d'une saison compromise car les derniers apports pluviométriques sont satisfaisants disent-ils. Le chef du centre de la météo de Sétif, Kamel Boulahia, le souligne d'ailleurs : «Pour la période agricole qui débute généralement au mois de septembre, la région de Sétif a enregistré jusqu'à maintenant 230 mm de pluies. Ce sont là d'appréciables quantités. Dire que durant décembre dernier, nous n'avions enregistré aucune précipitation. Paradoxalement, le mois précité a été le plus pluvieux durant les 30 dernières années. On demeure confiant puisqu'on attend, pour les prochains jours, d'importantes précipitations. Ce qui devrait faire le bonheur des agriculteurs.» Le directeur des services agricoles de la wilaya (DSA), Ali Zerarga, abonde dans le même sens : «Les derniers apports nous réconfortent d'autant plus que les Hauts-Plateaux sétifiens sont connus comme région agricole tardive, contrairement à l'ouest du pays. Je demeure optimiste car nos céréales ont bénéficié de la quantité d'eau nécessaire. Nous espérons de nouvelles et importantes précipitations durant les mois de mars, avril et mai, une période cruciale pour les céréales. Les bons échos de la partie nord de la wilaya, où la végétation est luxuriante, laissent supposer que l'année sera bonne. Située à proximité de Sétif ville, la frange intermédiaire a bénéficié elle aussi d'apports importants. Laissez-moi dire qu'à cette période de la saison, on ne peut être catégorique même si le spectre de la sécheresse ne plane pas avec acuité à Sétif où l'on a procédé, cette année, à l'emblavement de 190 000 hectares.» Notre interlocuteur évoque les récoltes des deux dernières années : «A cause d'une pluviométrie irrégulière, nous n'avons pas réalisé de récolte record. En 2014, on a enregistré plus de 1,5 million de quintaux (toutes espèces de céréales confondues). On a bouclé l'année 2015 avec une récolte d'un million de quintaux, très loin des 2 millions attendus.» Du côté des agriculteurs, l'optimisme n'est pas de mise. «Il est vrai que les dernières chutes de pluie et de neige ont fait du bien au secteur agricole qui craignait une nouvelle saison catastrophique. Pour se rassurer et prévoir une bonne saison, il nous faudrait des précipitations régulières pour la période mars-mai, la plus cruciale pour aussi bien les céréaliers que les éleveurs dont la production et le rendement dépendent, dans une certaine mesure, de la générosité du ciel», révèlent des agriculteurs sur le qui-vive…