Seuls 25% de la production nationale est collectée au niveau des coopératives des céréales et de légumes secs. Plus de 1,7 million d'hectares de la surface emblavée, évaluée à 3 millions d'hectares, a été touchée par une sécheresse sévère. La production nationale de céréales enregistre une baisse vertigineuse cette saison. Elle ne devrait pas dépasser les 21 millions de quintaux contre 43 millions de quintaux en 2007, selon les prévisions du ministère de l'Agriculture et du Développement rural. La quantité récoltée jusqu'à présent est de 17 millions de quintaux. La récolté a été affectée par « les insuffisances pluviométriques » à l'ouest du pays, a indiqué hier Amar Assabah, directeur de la régulation et du développement de la production agricole au ministère de l'Agriculture, en marge de la réunion des présidents des Coopératives des céréales et de légumes secs (CCLS), présidée par le ministre de tutelle Rachid Benaïssa. Plus de 1,7 million d'hectares de la surface emblavée, évaluée à 3 millions d'ha, a été touché par une sécheresse sévère, a-t-il signalé. Le département de Rachid Benaïssa a mis en place un programme d'irrigation d'appoint afin que la filière ne dépende plus uniquement des apports pluviométriques. Ce dispositif concerne 345 000 ha et vise à stimuler la production en ramenant le rendement à 30 q par hectare. Ce programme va se concentrer sur 132 communes considérées comme étant à fort potentiel. Les besoins de l'Algérie seraient de 60 à 80 millions de quintaux ; elle a recours aux importations pour combler son déficit en la matière. Il va sans dire que la facture sera encore plus salée cette année avec cette hécatombe qui s'est abattue sur la production nationale. Il convient aussi de signaler que seuls 25% de la production nationale sont collectés par les CCLS. L'année dernière, au terme de la campagne moissons-battages, qui avait été prolifique, les CCLS n'avaient reçu des céréaliculteurs qu'une infime quantité de la production totale. Ils n'ont pu mettre à la disposition de l'Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) que 7 millions sur les 43 millions de quintaux récoltés cette année-là. Une bonne partie de la production nationale a été récupérée par le marché informel. Des responsables du ministère avaient émis l'hypothèse que les agriculteurs ont traité directement avec les transformateurs de blé et autres minotiers, sans passer par l'OAIC. Pour y remédier, le gouvernement avait décidé d'augmenter les subventions octroyées aux céréaliculteurs, mais ces derniers ne pourraient toucher leur dû qu'une fois les récoltes récupérées par les CCLS. Le constat est plutôt alarmant mais au ministère, on ne veut pas céder à la fatalité. S'adressant aux responsables des CCLS et aux directeurs des services agricoles de wilaya, Rachid Benaïssa a exhorté ces administrations à mettre la langue de bois de côté et à privilégier l'action. Un objectif de croissance de la production céréalière variant entre 5 à 10% a été assigné à chaque wilaya sur une période s'étalant de 2009 à 2013. Les CCLS doivent devenir des partenaires à part entière des agriculteurs, a-t-il signifié. Elles doivent de ce fait accompagner ces derniers dans leur activité, y compris pour formuler des demandes de financement, a-t-il souligné. L'Algérien consomme en moyenne 200 kg de céréales annuellement.