A la cinémathèque d'Oran, samedi 26 à 14h30 Wadjda, 12 ans, habite dans une banlieue de Riyad, capitale de l'Arabie Saoudite. Bien qu'elle grandisse dans un milieu conservateur, c'est une fille pleine de vie qui porte jeans et baskets, écoute du rock et ne rêve que d'une chose : s'acheter le beau vélo vert qui lui permettra de faire la course avec son ami Abdallah. Mais au royaume wahhabite, les bicyclettes sont réservées aux hommes, car elles constituent une menace pour la vertu des jeunes filles. Wadjda se voit donc refuser par sa mère la somme nécessaire à cet achat. Déterminée à trouver l'argent par ses propres moyens, Wadjda décide alors de participer au concours de récitation coranique organisé par son école, avec pour la gagnante, la somme tant désirée. Récompensé par de nombreux prix, ce film dit toute la complexité de faire changer les mentalités dans la société. La réalisatrice Haifaa Al Mansour en sait quelque chose : les familles saoudiennes n'autorisant pas leurs filles à apparaître à l'écran, il a été très compliqué de trouver la bonne actrice pour le rôle de la fillette. Wadjda, qui lutte pour les droits des femmes sans s'en rendre compte, nous touche et nous fait réfléchir. A la fois sur la place des femmes dans la société, mais aussi sur le rôle des hommes. On ressort du film interpellé par la capacité du système social, oppressant, à empêcher les femmes de faire ce qui leur plaît. Pour Wadjda, c'est le vélo. Pour Farah, l'héroïne du film tunisien A peine j'ouvre les yeux, de Leïla Bouzidi, c'était la musique.