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Riyad s'ouvrirait-il au cinéma et aux femmes ?
L'Arabie saoudite se lance dans la course aux Oscars
Publié dans Le Midi Libre le 18 - 09 - 2013

Le royaume wahhabite va, pour la première fois, postuler aux Oscars avec un film et le fait que Riyad, porté par le succès international de "Wadjda", aille jusqu'à faire de cette petite fille l'emblème de son pays à Hollywood, est totalement inédit. Une première à bien des égards.
Le royaume wahhabite va, pour la première fois, postuler aux Oscars avec un film et le fait que Riyad, porté par le succès international de "Wadjda", aille jusqu'à faire de cette petite fille l'emblème de son pays à Hollywood, est totalement inédit. Une première à bien des égards.
Wadjda, de la cinéaste Haifaa al-Mansour, n'a pas fini sa trajectoire si particulière dans le cinéma mondial. Ce film, mettant en scène une petite fille qui se bat pour avoir le droit d'enfourcher une bicyclette, avait déjà étonné les plus grands festivals du 7e art. C'est le premier long-métrage tourné en Arabie saoudite, dans les rues de Riyad, par une femme.
L'œuvre a déjà remporté le prix du meilleur long-métrage arabe au festival du film de Dubaï, le Prix France Culture Cinéma (catégorie révélation) au festival de Cannes, et a été ovationné à Venise l'an passé – il est reparti avec le prix du meilleur film Art & Essai, le prix CinemAvvenire et le prix Interfilm. Le film doit cependant être soumis à une rude compétition : près de 80 pays dans le monde se positionnent actuellement dans la course aux Oscars. Seuls cinq longs-métrages seront finalement sélectionnés pour concourir à l'Oscar du meilleur film étranger, le 2 mars 2014. Mais l'équipe de Wadjda n'en est plus à ce défi près.
Dans un pays où les salles obscures sont malvenues - une salle s'est ouverte en 2005 dans un hôtel de la capitale, mais elle ne projette que des dessins animés –, les films restent cantonnés à la télévision et aux vidéos-clubs, autrement dit à la sphère strictement privée. Le cinéma n'est pas enseigné à l'université. Quant aux femmes, elles n'ont pas le droit de conduire et doivent être accompagnées d'un homme de leur famille pour se déplacer hors de leur maison. La réalisatrice Haifaa al-Mansour fait figure d'exception.
Aller au bout de ses rêves et convictions
Après des études de littérature au Caire et des études de cinéma à Sydney, Haifaa al-Mansour rode sa caméra en tournant des courts-métrages et un documentaire. Elle a dû soumettre le scénario de Wadjda aux autorités saoudiennes, a obtenu de l'argent de producteurs français, allemand et saoudien, et enfin décroché le permis de filmer.
Aucun autre film n'avait encore montré les rues de Riyad en plein jour. La réalisatrice y est parvenue en restant dans une camionnette, à l'abri des regards, et en dirigeant son équipe à l'aide d'un talkie-walkie. Elle s'est également aidée du casting : seule une petite fille peut se permettre de tourner une scène de film dans la rue. Soutenue par le prince Al-Walid ben Talal, un membre progressiste de la famille royale, Haifaa al-Mansour est parvenue à faire passer les messages qu'elle souhaitait, avec subtilité et ironie.
La réalisatrice parvient ainsi à évoquer les déchirements d'un couple autour de la polygamie, les non-dits et les interdits arbitraires imposés dans l'enceinte de l'école, les compromissions que font les adultes avec les règles religieuses. Le film, quoique jamais projeté en Arabie saoudite, semble avoir eu son petit effet. Au printemps dernier, la police religieuse a autorisé les femmes de monter à bicyclette dans les lieux de loisirs comme les parcs publics, "à condition de demeurer revêtues de la abaya (longue robe noire traditionnelle)" et d'être accompagnées par un membre masculin de leur famille.
Wadjda, de la cinéaste Haifaa al-Mansour, n'a pas fini sa trajectoire si particulière dans le cinéma mondial. Ce film, mettant en scène une petite fille qui se bat pour avoir le droit d'enfourcher une bicyclette, avait déjà étonné les plus grands festivals du 7e art. C'est le premier long-métrage tourné en Arabie saoudite, dans les rues de Riyad, par une femme.
L'œuvre a déjà remporté le prix du meilleur long-métrage arabe au festival du film de Dubaï, le Prix France Culture Cinéma (catégorie révélation) au festival de Cannes, et a été ovationné à Venise l'an passé – il est reparti avec le prix du meilleur film Art & Essai, le prix CinemAvvenire et le prix Interfilm. Le film doit cependant être soumis à une rude compétition : près de 80 pays dans le monde se positionnent actuellement dans la course aux Oscars. Seuls cinq longs-métrages seront finalement sélectionnés pour concourir à l'Oscar du meilleur film étranger, le 2 mars 2014. Mais l'équipe de Wadjda n'en est plus à ce défi près.
Dans un pays où les salles obscures sont malvenues - une salle s'est ouverte en 2005 dans un hôtel de la capitale, mais elle ne projette que des dessins animés –, les films restent cantonnés à la télévision et aux vidéos-clubs, autrement dit à la sphère strictement privée. Le cinéma n'est pas enseigné à l'université. Quant aux femmes, elles n'ont pas le droit de conduire et doivent être accompagnées d'un homme de leur famille pour se déplacer hors de leur maison. La réalisatrice Haifaa al-Mansour fait figure d'exception.
Aller au bout de ses rêves et convictions
Après des études de littérature au Caire et des études de cinéma à Sydney, Haifaa al-Mansour rode sa caméra en tournant des courts-métrages et un documentaire. Elle a dû soumettre le scénario de Wadjda aux autorités saoudiennes, a obtenu de l'argent de producteurs français, allemand et saoudien, et enfin décroché le permis de filmer.
Aucun autre film n'avait encore montré les rues de Riyad en plein jour. La réalisatrice y est parvenue en restant dans une camionnette, à l'abri des regards, et en dirigeant son équipe à l'aide d'un talkie-walkie. Elle s'est également aidée du casting : seule une petite fille peut se permettre de tourner une scène de film dans la rue. Soutenue par le prince Al-Walid ben Talal, un membre progressiste de la famille royale, Haifaa al-Mansour est parvenue à faire passer les messages qu'elle souhaitait, avec subtilité et ironie.
La réalisatrice parvient ainsi à évoquer les déchirements d'un couple autour de la polygamie, les non-dits et les interdits arbitraires imposés dans l'enceinte de l'école, les compromissions que font les adultes avec les règles religieuses. Le film, quoique jamais projeté en Arabie saoudite, semble avoir eu son petit effet. Au printemps dernier, la police religieuse a autorisé les femmes de monter à bicyclette dans les lieux de loisirs comme les parcs publics, "à condition de demeurer revêtues de la abaya (longue robe noire traditionnelle)" et d'être accompagnées par un membre masculin de leur famille.


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