Pour un petit problème de logement à Sétif où pourtant des milliers d'appartements de différents segments ont été distribués ces dix dernières années, six frères âgés respectivement de 27, 30, 31, 34, 43 et 44 ans, dont un handicapé, n'ont toujours pas pu mettre un terme à un pesant célibat. A cause d'un toit leur tournant le dos depuis de longues années, les six malheureux frères ne savent plus à quel saint se vouer. D'autant que leurs demandes de logement locatif public (LPL) ou social participatif (LSP) ne sont jamais arrivées à bon port. Contrairement à beaucoup d'attributaires, ces malheureux n'ont pas bénéficié d'un «coup de pouce» qui aurait pu mettre fin à leur calvaire. N'ayant pas le choix, ils sont encore et toujours pris en charge par leur vieille mère de 65 ans qui partage avec eux un minuscule F3 de la cité des 1006 Logements de Sétif où toutes les portes se ferment au nez des frères H. Avant de pouvoir exposer leur supplice aux responsables la capitale des Hauts Plateaux, les frères H. ont déposé, en 2009, deux dossiers dans le cadre du LSP. Un segment qui a pourtant redonné de l'espoir et du sourire à des milliers de familles sétifiennes. A l'exception des frères H. dans l'obligation de prendre leur mal en patience et de différer le «divorce» avec le célibat à une date ultérieure. Ne voyant rien venir, ils postulent pour un LPL en 2014. Cette nouvelle démarche ne reçoit pas le résultat escompté. Sollicité à maintes reprises pour l'envoi d'une commission d'enquête afin de connaître de visu leur situation, le chef de daïra (peut importe s'il s'agit de l'ancien ou du nouveau) ne donne pas suite à leur doléance. En ultime recours, ils envoient deux lettres, trois demandes d'audience et deux télégrammes au wali de Sétif, le dernier transmis le 15 mars 2016. S'apparentant à des SOS, ces correspondances restent lettre morte, au grand désappointement de ces malheureux célibataires au bord de la déprime. «En plus de l'indifférence de l'administration qui n'a pas voulu prendre en considération nos demandes d'achat de logement LSP, des personnes nous font barrage pour qu'on ne puisse pas exposer notre problème au wali de Sétif, inaccessible pour les petites gens comme nous. Trouvez-vous normal que 6 gaillards, dont malade un mental, demeurent en 2016 à la charge d'une vieille femme ?» s'interroge Amirouche H. qui interpelle le chef de l'exécutif de la wilaya pour non seulement prendre en charge leur problème, mais démanteler ces «barrages» en costume qui empoisonnent la vie à tout citoyen demandant audience au wali …