Les turbulences qui couvent au sein de l'Assemblée populaire communale de la capitale des Hauts-Plateaux perdurent. La session ordinaire du lundi 27 septembre est toujours suspendue. Ce report met les citoyens, dont les dossiers ne peuvent être traités et approuvés que par le biais d'une délibération de l'Assemblée, sur des charbons ardents. Ces remous à répétition n'arrangent pas les affaires des 3000 travailleurs de la commune, déjà assommés par les innombrables problèmes socioprofessionnels. « Cette instabilité porte un coup de massue à la crédibilité de l'institution. Ces changements qui n'en finissent plus sont néfastes pour la gestion des services », nous confie un groupe de travailleurs. Sous le sceau de l'anonymat, un élu accuse l'administration : « La tutelle qui s'est de tout temps immiscée dans les affaires de l'APC doit intervenir pour démêler cet écheveau qui porte un énorme préjudice à la municipalité, victime des convoitises des vautours, intéressés par sa manne financière et le nouveau Plan directeur de l'aménagement urbain (PDAU) de la ville. L'administration est donc interpellée pour mettre un terme à ces interminables querelles car l'occulte intérêt du citoyen est en jeu. » Le président de l'APC, M. Belhaouki, sommé par l'opposition de dissoudre son exécutif, reste de marbre : « L'agitation d'une poignée d'élus qui ont perdu certains privilèges ne me perturbe pas. La recomposition de l'exécutif n'est pas à l'ordre du jour. Elle ne se fera ni à l'orée du mois sacré ni après. Beaucoup de chantiers nous attendent. Pour le bien de la collectivité, on doit se mettre au travail et laisser de côté nos divergences. » En attendant le dénouement de la crise qui paralyse l'une des plus importantes municipalités du pays, la question de l'habitat précaire qui envenime la vie à 1129 familles, le problème des 23 000 demandeurs qui attendent l'utopique attribution des 416 logements sociaux et l'histoire du cadre de vie balafré au centre-ville ainsi qu'à Chouf Lekdad et Fermatou, deux bidonvilles dépourvus du minimum, demeurent en stand-by.