Le ministère de l'Intérieur compte intervenir pour dégager l'espace public occupé depuis une dizaine de jours à Boudouaou par les enseignants contractuels qui demandent une intégration au poste sans passer par le concours. «Il n'est pas possible d'attenter à l'ordre public. Si cette situation persiste des mesures seront prises», a prévenu Noureddine Bedoui, ministre de l'Intérieur, hier en marge d'une séance plénière du Conseil de la nation consacrée aux questions orales. «Le ministère de l'Education nationale a pris les mesures nécessaires afin de régler ce conflit. Le ministère de l'Intérieur veille à assurer l'ordre public, à travers plusieurs mesures. Il s'agira notamment de libérer la place occupée par les enseignants contractuels. Le gouvernement a accordé aux enseignants suffisamment de temps pour parvenir à des résultats positifs par la voie du dialogue. Il était, dès le début, très réceptif et a montré une attention sincère à leur égard», explique encore le ministre. Ce dernier accuse même «certaines parties de faire dans l'instrumentalisation des préoccupations de cette catégorie à des fins douteuses». Hier, à Boudouaou, les protestataires assuraient encore qu'ils «ne céderaient». Bachir Saïdi, porte-parole des enseignants contractuels, explique à El Watan Week-end : «Nous avons eu vent de la menace du ministre de l'Intérieur. Nous sommes encore sur place et nous ne quitterons pas les lieux, même avec la force publique». Au total, selon lui, quelque 700 enseignants occupent encore la rue à Boudouaou, où ils sont bloqués pour ne pas atteindre Alger depuis une dizaine de jours. Nouria Benghebrit, qui a finalement bonifié leurs années d'expérience et même promis de renouveler les contrats pour ceux n'ayant pas réussi au concours, ne compte pas non plus céder. «Nous boycottons le concours», insiste encore Bachir Saïdi encore en grève de la faim en compagnie de 18 de ses camarades. Par ailleurs, 20 grévistes de la faim sont hospitalisés. En effet, c'est hier à minuit que les inscriptions au concours, prévu le 30 avril prochain, ont été clôturées. Si du côté des contractuels, on affirme le boycott total de l'inscription, le chef de cabinet du ministère de l'Education nationale, Abdelwahab Guellil annonce que «près de 90% des enseignants contractuels ont déposé leur dossier pour passer le concours. 963 602 candidats s'étaient inscrits jusqu'à hier matin, dans tout le pays». Les résultats de l'examen écrit seront donnés le 12 mai, permettant aux candidats retenus de passer le test oral les 8 et 9 juin, alors que les résultats définitifs seront rendus publics le 30 juin. Les spécialités ont été élargies cette année à 28 nouvelles filières, à savoir les sciences politiques, les sciences de la communication, le droit, l'économie et certaines spécialités scientifiques.