Cela fait 20 jours que les enseignants contractuels sont mobilisés pour exiger leur intégration. Hier, ils ont entamé leur 14e journée de grève de la faim, sans obtenir une réponse satisfaisante de la part des hautes instances de l'Etat. Le ministère de l'Education nationale maintient sa position, exigeant le passage par la voie du concours pour espérer l'intégration. La date butoir des inscriptions au concours de l'éducation est arrivée à sa fin, avant-hier, la ministre de l'Education nationale avance un taux de 90% des enseignants contractuels inscrits seront au rendez-vous le 30 avril prochain et les enseignants contractuels, de leur côté, ont démenti les propos de la tutelle et considèrent que ces déclarations ont pour but de déchirer le mouvement. Contacté hier, le porte-parole du Conseil des Lycées d'Algérie (CLA), Idir Achour, a indiqué que «le taux avancé par le ministère de l'Education nationale a pour but de discréditer le mouvement, la majorité des enseignants contractuels et vacataires qui n'ont pas pu rejoindre Boudouaou organisent des sit-in devant les directions de l'éducation à travers le pays, ils ne croient pas au concours de recrutement, leur seule exigence est l'intégration». Pour ce qui est des mesures annoncées par le ministère de l'Intérieur pour libérer la voie publique, ce dernier a affirmé qu'«à ce moment, les enseignants grévistes sont encerclés à Boudouaou, empêchés de quitter la place, en prévision d'une intervention musclée des forces de l'ordre». Les négociations entre le ministère de la tutelle et les grévistes sont au point zéro, chacun campe sur sa position et l'issue de la crise tarde à être trouvée, «la solution sécuritaire s'impose», selon le ministre de l'Intérieur. Selon ce dernier, les enseignants contractuels ont exprimé leur refus de passer le concours, et exigent «l'intégration inconditionnelle». Nouredine Bedoui juge que les réponses du gouvernement aux protestataires sont positives. «Dès le début, le gouvernement a été très réceptif et fait montre d'une intention sincère à l'égard des protestataires, et il n'est pas possible d'attenter à l'ordre public». Pour ce dernier, «les enseignants contractuels seront sommés de libérer les lieux publics» avant le recours à la répression. Pour les représentants des enseignants contractuels, ces derniers sont déterminés à aller jusqu'au bout dans leur mouvement de protestation. «La menace de recourir à la force publique pour disperser les enseignants protestataires, brandie par le ministère de l'Intérieur, a renforcé leur détermination», a souligné M. Achour. Pour leur part, les syndicats de l'éducation ont mis en garde le ministère de tutelle contre toute atteinte à l'image de l'enseignant, le recours à la répression pour disperser les enseignants protestataires risque de replonger à nouveau l'école dans les mouvements de grève. Le Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l'éducation (Cnapeste), indique à travers son chargé de la communication, Massoud Boudiba, que «la situation risque de dégénérer une fois la solution sécuritaire appliquée». Pour rappel, les deux syndicats, le CLA et le Cnapeste, ont paralysé l'école, mercredi denier, par une grève générale d'une journée dont le mot d'ordre était l'«intégration inconditionnelle des enseignants contractuels» et la préservation de la dignité de l'enseignant», selon le Cnapeste.