La pièce Œdipe roi est une nouvelle production du Théâtre régional de Sidi Bel Abbès (TRSBA). Elle est adaptée d'un texte de Tewfik El Hakim et mise en scène par Sadek El Kebir. «Le conteur, auteur et metteur en scène Saddek El Kebir a choisi de lancer sur scène, pour cette nouvelle expérience théâtrale, des comédiens amateurs, dont cinq sont des non-voyants venus d'Oran, de Mostaganem et de Sidi Bel Abbès», indique Hassen Assous, directeur du TRSBA. Cette nouvelle production, dont la scénographie a été confiée à Yahia Benamar, sera interprétée essentiellement par des non-voyants, dont Samir Mrabet (accompagnement musical), Lahouali et Ben Safi, ayant déjà joué dans la pièce La chambre d'amis, produite en 2013 par le TRSBA et mise en scène par le même Saddek El Kebir. La chambre d'amis est adaptée d'un livre de M. Sadek, intitulé L'homme malin voyage sans son cœur, inspiré de L'homme qui voyage sans son cœur», de l'écrivain arabe Ibn El Moqaffaa (VIe siècle), auteur d'ouvrages célèbres, à l'instar de Kalila wa dimna. Première tentative du genre en matière d'expérimentation théâtrale, la pièce La chambre d'amis a été jouée dans l'obscurité totale, invitant le public à «découvrir le monde tel qu'il est ressenti par les non-voyants», rappelle le metteur en scène. «Seuls quatre théâtres dans le monde mettent en scène des non-voyants. Ces théâtres se trouvent en Argentine, au Pérou, en Suisse et en Algérie, précisément à Sidi Bel Abbès», explique-t-il. Natif de la région de Constantine, M. Sadek a poursuivi ses études à Alger, puis à l'université allemande de Humboldt dans le domaine de la littérature et du théâtre. Depuis son retour au pays il y a quelques années, sa passion pour le livre l'a amené à créer sa propre maison d'édition, Lalla Moulati, basée à Alger. Pour la pièce Œdipe roi, Saddek El Kebir prévoit, après la générale, prévue le 21 avril au Théâtre de Constantine, une tournée nationale avec pas moins de 30 représentations. «Pour donner du sens au service public, cette pièce sera présentée dans des centres sociaux, à l'instar du centre de rééducation de Hassi Daho, et ce, dans le cadre d'une convention signée avec le ministère de la Justice», précise, pour sa part, M. Assous.