L'opération de soutien à l'habitat rural marque le pas dans la wilaya de Tizi Ouzou. Des échos parvenant des communes font état d'une stagnation dans la mise en œuvre de ce programme lancé depuis plus d'un an. Les chiffres fournis par l'administration de wilaya paraissent abstraits si l'on se réfère au taux dérisoire de concrétisation à travers les localités. 20 000 aides publiques, d'un montant de 50 millions de centimes chacune, ont été affectées à la wilaya de Tizi Ouzou, entrant dans un programme quinquennal (2005-2009). Chacune des 67 communes a bénéficié de 200 à 300 subventions. La direction du logement a fait état récemment de 4260 logements en cours de réalisation. 1393 citoyens ont reçu la première tranche de l'aide, 153 ont eu la deuxième tranche et seulement une dizaine de bénéficiaires avaient fini leurs logements, selon les chiffres fournis par l'administration de wilaya il y a près d'un mois. L'annonce de ce programme d'aide, par le biais de la Caisse nationale du logement (CNL), avait suscité un fort engouement auprès de la population, notamment les citoyens à très faibles revenus. Ils pensaient sortir de la promiscuité et de l'insalubrité pour entrer dans un habitat neuf, grâce à un soutien public inespéré de 50 millions de centimes. Qu'en est-il dans les communes rurales visées par ce programme ? Des présidents d'APC rencontrés à différentes occasions ne cachent pas les lenteurs enregistrées dans la gestion de ce dossier. Plusieurs services interviennent dans ce programme : APC, daïra, Dlep et CNL. Les dossiers des postulants effectuent plusieurs allers-retours entre ces différents partenaires. En bout de chaîne, les citoyens interrogés sur l'avancement de leur projet disent que, non seulement ils n'ont perçu aucune aide concrète, mais ils sont sur le point de se désister et de retourner à leur misère au quotidien. Cela après avoir engagé leurs dernières économies dans la constitution du dossier, notamment le permis de construire et le lancement des premiers travaux exigés par les services techniques. Interrogés à propos de l'allègement des conditions d'accès à l'aide publique, annoncées notamment par le wali lors des dernières réunions, des agents en charge du dossier disent ne pas disposer d'instructions écrites.