La Ligue de football professionnel (LFP) jouit-elle d'une autonomie dans la prise de décision ou est-elle soumise à un diktat venu d'ailleurs ? C'est la sempiternelle question qui taraude l'esprit des observateurs qui suivent les activités de cette structure. Cette interrogation est d'une brûlante actualité après la rebuffade — une de plus — dans la dernière affaire en date, à savoir la programmation des rencontres ESS-NAHD et MCO-MCA après la finale de la Coupe d'Algérie prévue le 1er mai prochain. Cette décision a provoqué l'ire, à juste titre, de l'ES Sétif qui a fait valoir ses droits en dehors de la Ligue, structure présumée chargée de la gestion du football professionnel. Toute honte bue, la LFP a encaissé le coup, assumé sa forfaiture et est revenue sur sa décision de reporter à une autre date les matchs des finalistes de la Coupe d'Algérie 2016. Pourquoi cet enchaînement de décisions absurdes, contraires aux engagements déclarés pour ensuite faire marche arrière ? Est-ce à dire que la Ligue n'a pas les mains totalement libres pour conduire les affaires du football professionnel ? En fin de compte, ce énième revirement en matière de programmation est la preuve que la Ligue n'est pas libre dans ses décisions. Elle n'est tout simplement pas à la hauteur des missions contenues dans ses statuts. Elle est une boîte d'enregistrement sans véritable pouvoir ni autorité. Il y a quelques jours, la direction de l'USM Bel Abbès a demandé à la Ligue de reporter la rencontre MCS-USMBA, comptant pour la 26e journée, programmée mardi dernier, afin que les joueurs de Bel Abbès ne soient pas contraints de jouer trois matchs (NAHD-USMBA, MCS-USMBA et USMBA-JSMB) en 9 jours. La doléance de l'USMBA n'a pas trouvé d'écho auprès de la LFP. Dans le même temps, la même Ligue avait affirmé que les matchs de championnat des finalistes de la Coupe d'Algérie auraient lieu selon le calendrier arrêté. Quelques jours plus tard, elle affichait sur son site la modification des deux dates des équipes concernées, provoquant le tollé (justifié) de la direction de l'Entente. La Ligue a fini par faire marche arrière et l'ESS a obtenu gain de cause. A quelle logique obéit cette démarche — si bien sûr logique il y a — dans le fonctionnement et la prise de décision de la LFP ? Elle a perdu son honneur et ce pourquoi elle est là. Le reste est affaire d'opportunisme, d'effacement de soi, d'applaventrisme et de course effrénée vers de sordides avantages de conservation de strapontins. Honteux.