PDG accompli, collectionnant les distinctions et les reconnaissances dans son pays d'adoption, Arezki Idjerouidène a gardé de son pays natal et de Tigzirt, le berceau de son enfance, le goût des choses simples, l'amour de la mer et un tempérament affable qui tranche avec l'idée que l'on pourrait se faire d'un homme d'affaires ayant bâti une entreprise aussi florissante qu'Aigle Azur. Arezki Idjerouidène, PDG de la compagnie française Aigle Azur, n'est plus. Il est décédé, samedi soir à Paris, des suites d'une longue maladie. Une disparition prématurée qui laisse le souvenir d'un homme d'affaires hors pair, ayant accompli en quelques années une ascension fulgurante dans le monde des affaires en France, en commençant tout en bas de l'échelle. Le parcours est d'autant plus remarquable qu'il a été l'œuvre d'un jeune Algérien arrivé en 1977 en France en quête d'un emploi après des études universitaires dans son pays. Pour faire le chemin qui fut le sien, il aura certainement emporté dans ses bagages, en plus de son diplôme de droit, une ténacité sans limite, un sens du sacrifice et de l'abnégation qui a fini par lui ouvrir la voie de la réussite. A celle-ci, il associera les membres de sa famille, les impliquant au fil des années dans son entreprise florissante — son fils Meziane est aujourd'hui aux commandes d'Aigle Azur — mais a aussi permis aux jeunes issus de l'émigration de trouver un emploi en les recrutant au sein de sa compagnie. PDG accompli, collectionnant les distinctions et les reconnaissances dans son pays d'adoption, Arezki Idjerouidène a gardé de son pays natal et de Tigzirt, le berceau de son enfance, le goût des choses simples, l'amour de la mer et un tempérament affable qui tranche avec l'idée que l'on pourrait se faire d'un homme d'affaires ayant bâti une entreprise aussi florissante qu'Aigle Azur. Souriant et courtois, la presse garde de ses déplacements à Alger, l'image d'un homme d'abord facile, enjoué et enclin à emmener son interlocuteur loin des questions purement économiques, pour échanger sur des sujets plus terre à terre à même de détendre l'atmosphère. Il en n'oubliait pas pour autant son sens pointu des affaires. Une qualité qui a fait de lui un professionnel aguerri dans son secteur et reconnu par ses pairs. Arezki Idjerouidène, né en 1955 en Algérie, a commencé son parcours professionnel dans une agence de voyages à Montreuil à Paris, avant de prendre part à la création d'une succursale, spécialisée dans le fret, et de créer, en 1983, une société de services logistiques et de transits, dont il rachète toutes les parts en 1993. En 2001, c'est le début de la consécration avec le rachat d'Aigle Azur, la plus ancienne compagnie aérienne privée française — créée en 1946 — devenue partie intégrante du groupe GoFast, spécialisé dans le tourisme et le transport. Il a développé notamment des vols réguliers vers l'Algérie avant de diversifier petit à petit ses destinations. Aujourd'hui, la compagnie propose plus de 20 destinations et dispose d'une dizaine d'avions moyen-courriers. En 2002, Arezki Idjerouidène a reçu le trophée de la société la plus performante d'Île-de-France et la deuxième au niveau français pour son groupe GoFast. Il est également fait chevalier de la Légion d'honneur en 2004 par le président français Jacques Chirac.