«C'est un acharnement, une atteinte à la liberté d'entreprendre et à la liberté de la presse», a dénoncé Cherif Rezki, actionnaire et cofondateur du quotidien El Khabar en réaction à la saisine de la justice par le ministre de la Communication. Il a affirmé que l'opération de la cession des actions par une partie des actionnaires d'El Khabar «s'est déroulée en toute transparence, mais surtout dans le respect total des lois en vigueur». Cherif Rezki, qui fait partie de la génération de journalistes algériens qui ont défié le terrorisme au péril de leur vie durant la décennie noire, s'est «étonné de voir Hamid Grine se réveiller le 27 avril pour dire que la cession des actions d'El Khabar n'est pas conforme à la loi, mais nous savons qu'il faut s'attendre à tout avec ce pouvoir qui ne cache pas son hostilité à la liberté de la presse et à la liberté d'entreprendre». «Pourquoi a-t-il attendu aujourd'hui pour saisir la justice alors que L'acte de session a été enregistré et publié au Journal officiel le BOAL ?» s'interroge-t-il. Cherif Rezki a précisé que la procédure «a respecté à la lettre les conditions fixées par la loi. Des actionnaires d'El Khabar, pas tous, ont cédé volontairement leurs actions à Nesprod — une filiale du groupe Cevital — et cela a été fait lors d'une assemblée générale en présence d'un huissier de justice», précise-t-il. «Contrairement à ce qu'insinue le ministre de la Communication, nous ne sommes pas dans le cas où une société morale détient deux publications différentes. Je dois rappeler que Liberté, dont l'existence est antérieure à Cevital, n'a pas de lien avec ce groupe, ce quotidien appartient à la SAEC», ajoute Cherif Rezki. Serein, M. Rezki, qui est actionnaire du très influent du quotidien arabophone, estime que «le dossier est solide et inattaquable. Nous faisons confiance à la justice, nous démontrerons que tout a été opéré dans le respect strict de la loi», assure-t-il. La tentative de blocage par le ministre de la Communication de la cession des actions du journal El Khabar, qui intervient à quelques jours de la célébration de la Journée internationale de la liberté de la presse, illustre une fois de plus l'ingérence du pouvoir politique dans le champ médiatique en instrumentalisant la justice.